Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des ténèbres approche...
Depuis le retour de Voldemort, Harry ne parvient pas à mettre de l'ordre dans ses idées et repense sans cesse à la scène dans le cimetière. C'est alors qu'il se fait brusquement attaquer par des Détraqueurs en plein Privet Drive. Utilisant son Patronus pour se protéger, il est convoqué au Tribunal par le Ministère de la Magie qui le menace de lui retirer sa baguette magique et de l'expulser de Poudlard.
Mais heureusement pour Harry, Dumbledore mène la résistance contre le Ministère qui rejette en bloc l'hypothétique retour du mage noir. Avec l'aide de l'Ordre du Phenix, Harry et ses amis tenteront de se préparer à la bataille imminente qui décidera du destin du Monde de la Magie.
La vie en morose
L'Ordre du Phénix est un tome marquant un tournant certain dans l'univers du jeune sorcier. Il a d'ailleurs pas mal divisé les fans qui soit l'adore, soit le déteste. Pour ma part je fais malheureusement partie de la deuxième catégorie.
Le tome débute avec comme toujours la présentation désormais assez peu intéressante de la vie d'Harry chez les Dursley qui heureusement ne s'éternisera pas pour cette fois. Le début du bouquin se passera principalement au QG de l'Ordre du Phénix, le groupe de la résistance comprenant Dumbledore et la plupart des proches d'Harry (notamment la famille Weasley), où Harry, Ron et Hermione tenteront de se préparer à faire leur rentrée malgré les chamboulements à venir. Mais arrivés sur place, leur école qui était auparavant un lieu enchanteur se transformera vite en prison avec leur nouvelle professeure de Défense contre les Forces du Mal, Dolores Ombrage, adjointe du Ministère de la Magie et prête à tout pour avoir la main mise sur l'école dirigée par l'ennemi n°1 du Ministère, le Professeur Dumbledore.
Et c'est là qu'on touche à ce qui m'a principalement déplu dans ce cinquième tome. Outre le fait que le récit se politise de plus en plus et tient donc un propos beaucoup plus terre à terre et soit donc moins enchanteur que les volumes précédents (ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, au contraire), Rowling avec ce tome nous fera suivre l'année d'Harry et ses amis dans une école qui n'a de Poudlard plus que le nom. Le lieu habituellement chaleureux et accueillant devient ici un terrain hostile où tout amusement semble être proscrit et où l'apprentissage ne semble être que douleur, l'école de notre monde à nous quoi. En plus de ça la cinquième année à Poudlard représente celle des gros examens, on suit donc nos trois héros en proie au stress et aux révisions sans fin, on a connu plus fun comme climat dira-t-on.
Et malheureusement ce ne seront pas les personnages qui viendront redonner un peu de gaieté à la situation puisque la plupart iront de déconvenues en déconvenues, entre Ron qui n'est pas à la hauteur de ce qu'on attend de lui, Hermione qui tricote des bonnets dans l'indifférence la plus totale, Sirius enfermé à huit clos qui ne peut que ruminer, ou plus simplement Harry qui voit tout en noir, au point de réussir à nous le faire le détester. Car c'est simple, dans ce tome Harry n'est jamais, je dis bien jamais (du tout début jusqu'à la toute fin du roman), content. Et il nous laisse voir absolument tous ses défauts, se comportant comme un sale gosse buté et centré sur lui-même sans jamais se remettre en question. Non, Harry ici sera dans un état de colère permanent. Une colère qui se comprend tout à fait avec tout ce qui lui est arrivé mais qui finit juste par devenir usante au bout de 1000 pages à l'entendre ronchonner pour à peu près tout et n'importe quoi (en ça, la dernière scène dans le bureau de Dumbledore est libératrice. Si seulement Harry avait pu faire ça plus tôt, ça nous aurait probablement épargné pas mal de comportement imbuvable de sa part.).
Car oui, la deuxième chose rébarbative avec ce tome est le fait qu'il soit tout simplement horriblement long et que même en disposant d'autant de pages, il ne se passe pour ainsi dire pas grand chose de réellement intéressant pour l'intrigue globale au final. On suit le quotidien des membres de l'Ordre mais on ne va pas en mission avec eux, on suit Harry et les autres galérer dans leurs cours où la magie est devenue interdite, on suit Harry s'engueuler avec Rogue et Ombrage pendant ses retenues, on suit Ron et Hermione faire leur nouveau boulot de Préfet au détour d'une page vite oubliée, on suit Cho tenter de faire comprendre ses sentiments à Harry qui ne prend aucune initiative quand il ne la traite pas carrément comme une gêne, on suit Hagrid nous ramener une autre monstruosité mais sans qu'elle n'intervienne jamais vraiment dans le récit, bref, on suit 36 histoires en même temps mais aucune assez passionnante pour ne durer plus de quelques pages. Et c'est chiant. Ajoutez à cela l'ambiance limite dépressive du quotidien à Poudlard et un Harry qui en veut sans arrêt à la Terre entière et vous vous doutez que la lecture, après 500 pages sans aucunes révélations, finit par devenir lente et douloureuse, surtout après un quatrième tome haut en couleur qui annonçait du grandiose pour la suite.
Heureusement la toute dernière partie au Ministère de la Magie viendra relever un peu l'intérêt de ce tome 5 puisqu'on entre enfin dans ce qu'il aurait du raconter concrètement, à savoir la mise en pratique des moyens de défense appris par la résistance contre leurs ennemis. Il est assez dommage que le tout soit aussi court sur l'ensemble du roman mais ce final se révèle malgré tout toujours plus long et détaillé que ne l'étaient les anciens affrontements finaux qui étaient parfois assez expédiés, bien que l'on reste assez dubitatif sur la fameuse scène du "voile" qui reste au final assez survolée voire même pas très compréhensible...
C'était long et peu intense
Ainsi Harry Potter et L'Ordre du Phénix est un tome particulier.
On saura l'apprécier pour son ton bien plus adulte et réaliste qui amène de véritables problématiques dans le récit (bien que le manichéisme des antagonistes, notamment des Serpentard, y soit désormais bien trop caricatural au vu du propos tenu et de l'âge des protagonistes) et son final hyper mouvementé qui entre dans le vif du sujet, mais il sera assez lassant de par sa longueur qui ne nous offre que trop de sous-intrigues vaguement utiles et son ambiance très morose tout du long.