Un Harry qui vous veut du bien

Et si la vraie héroïne de la Chambre des secrets était la baguette magique de Ron ? Ou peut-être la Ford Anglia enchantée. En tout cas, ces deux objets sont des fils rouges, sans doute plus que l’intrigue elle-même, qui est à peine moins simpliste que dans l’École des sorciers : un peu de réflexion, pas mal d’au bon endroit, au bon moment, et le trio principal – puis le héros – se retrouve un peu malgré lui à triompher du Mal. Une créature mythologique en a simplement remplacé une autre.
Du reste, comme pour l’École des sorciers, il y a une longue mise en place, un véritable lancement de l’intrigue vers la moitié du roman, une résolution dynamique – pour ne pas dire précipitée – et quelques pages d’explications finales pour relier explicitement les fils. Et autant il faudrait avoir le cerveau lessivé pour prétendre que ce deuxième volume puisse présenter une richesse littéraire digne des classiques, autant il faut la capacité psychologique d’une pierre pour ne pas comprendre les raisons de l’engouement qu’il suscite.
Il me semble aussi qu’avec le personnage de Dobby, on aborde tout doucement une dimension politique de la saga (« nous, les humbles, les esclaves, nous le rebut du monde de la magie », chapitre 10), qui n’est pas ce qu’on y trouve de plus fin. Je préfère encore les touches d’humour qu’on trouve çà et là : « le professeur Chourave annonça d’un ton réjoui que les racines de mandragore devenaient grincheuses et renfermées, ce qui signifiait qu’elles avaient grandi. / – Quand elles n’auront plus d’acné, on pourra les rempoter, dit-elle un jour » (chapitre 13).