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Un tome que je trouve bien souvent sous-estimé par la plupart des fans de la saga. Certes, il se situe entre les deux "monstres", le 5, monstre quantitatif, et le 7, monstre qualitatif, et semble plus "creux" au niveau de l'action, mais je pense justement que c'est ce qui fait la valeur de ce livre. Dans ce tome, sont davantage privilégiées les intrigues amoureuses et amicales qui rythment l'année d'Harry, Ron et Hermione. Au lieu de rabaisser le niveau global du livre, je trouve que ce sont justement ces histoires "secondaires" qui en font son unicité (avec la mort de Dumbledore et l'introduction des Horcruxes, bien entendu). Harry, Ron et Hermione ne sont pas juste des héros destinés à sauver le monde des sorciers, ce sont également des adolescents avec leurs disputes et leurs histoires de coeur. Ce livre les rend un peu plus "normaux", et devient ainsi un peu plus "réaliste" que les autres, avec des problématiques que les lecteurs sont davantage à même de comprendre et de ressentir.
La genèse de Voldemort constitue également l'autre point fort du roman : comment Tom Jedusor est-il devenu Lord Voldemort ? C'est la question centrale du roman, qui permet d'éclairer de nombreuses zones d'ombres et d'apporter des réponses à des questions que l'on se posait parfois depuis plusieurs tomes (l'importance du Journal de Jedusor, par exemple). Voldemort que l'on découvre dans les souvenirs, à défaut d'avoir une rencontre avec Harry, ce dernier entre en contact avec lui grâce aux souvenirs de Dumbledore et de Slughorn.
Les points faibles : évidemment un roman de transition, qui sert davantage d'introduction à l'ultime tome et qui peine à se construire une identité propre. A mon sens, la mort émouvante de Dumbledore à la fin du roman occulte dans les souvenirs du lecteur tous les éléments précédents dont il ne retient que quelques bribes (les Horcruxes, Harry et Ginny...) et inscrit ce roman dans un moule qui sera "la mort de Dumbledore". Le titre, enfin, qui peut sembler se concentrer sur un détail du roman (pourquoi pas Harry Potter et les Horcruxes ?), et pourtant, il faudra lire le roman suivant pour comprendre que Rogue était la clé de beaucoup de choses... Encore une transition, donc.
Finalement, un roman à mon sens sous-estimé, plus léger que les autres, et à la fois si pesant par sa fin tragique. Beaucoup d'éléments positifs, malheureusement occultés bien souvent, notamment par une adaptation cinématographique qui offre une interprétation rapide, insuffisante et bâclée.