Un condamné à mort s'est échappé.
Troisième aventure du plus célèbre des petits sorciers, "Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban" marque surtout l'entrée de notre jeune héros dans l'adolescence, ce moment charnière dans la vie d'un être humain, celui où l'on dit tout doucement au revoir au monde de l'enfance pour ce préparer à celui des adultes.
Bien qu'évoluant toujours au sein d'un univers féérique et enchanteur, le lecteur constatera rapidement que l'atmosphère se fait plus trouble, plus lourde, plus anxiogène, moins innocente, et verra toutes ses certitudes voler en éclat au cours d'un dernier acte grandiose, riche en rebondissements et en révélations fracassantes.
Si les défauts des précédents tomes persistent toujours, à commencer par un manichéisme agaçant et la fâcheuse tendance de l'auteur à répéter inlassablement les mêmes descriptions histoire de remplir les pages (au bout de trois volets, on commence à connaître les règles du Quidditch, merci !), "... le prisonnier d'Azkaban" est un roman addictif et passionnant, peut-être le meilleur de la saga, mélange ensorcelant d'humour, d'aventure et de gentils frissons, parvenant sans problème à conserver toute notre attention alors qu'il ne repose pourtant pas sur des enjeux clairement définis comme précédemment mais d'avantage sur un ensemble de sous-intrigues prenant véritablement corps à l'heure des révélations.
Un tour de force indéniable de la part de Rowling malgré un style passe-partout, qui, en plus de nous faire découvrir une ribambelle de personnages attachants et marquants, voir complexes, prend le risque de perdre son audience la plus jeune afin de faire évoluer son univers.