Heidi
7.8
Heidi

livre de Johanna Spyri (1880)

Ah, Heidi... c'est un peu de notre enfance à tous qui défile à nouveau devant nos paupières dessillées, les clochettes des chèvres qui résonnent à nos oreilles, le soleil du soir sur les neiges éternelles qui nous chauffe le visage, le parfum des fleurs alpestres qui enchante nos narines et le goût du lait fraîchement tiré du pis qui nous chatouille les papilles. Manquerait plus qu'une marmotte emballant du chocolat dans du papier d'alu, un bonnet de laine crânement planté sur l’œil, et on s'y croirait, non ?


Heidi, c'est un peu le pendant féminin et fictif de Guillaume Tell, une "héroïne" emblématique suisse, l'archétype de la pastorale des montagnes, la fillette sauvage pleine de santé et de bravoure, et il faut avouer qu'à part Romy Schneider campant certaine princesse bavaroise amie des faons et des tétras lyres, on n'a pas fait beaucoup mieux dans l’imagerie des alpages.


Je ne m'attarde donc pas sur le synopsis puisque tout le monde connaît l'histoire. De son titre complet "Heidi, une histoire pour les enfants et pour ceux qui les aiment" est un roman jeunesse qui porte bien son nom. Je m'attendais à pas mal de morale et de mièvrerie, me représentant Johanna Spyri comme un clone de notre chère comtesse de Ségur et, en effet, il y a pas mal de morale (nous sommes au milieu du XIXème siècle) ; quant à la mièvrerie, chacun est juge, pour ma part j'opte plutôt pour un bucolisme rafraîchissant et touchant qui nous rend notre âme d'enfant l'espace de quelques instants bien plaisants.


Et certes, il se dégage une vraie intensité et une vibrante émotion des relations entre Heidi et Grand-Père, entre Heidi et ses amis, Clara, Pierre, Sébastien, Grand-Maman, les chèvres, et surtout entre Heidi et la Grand-Mère aveugle. Pour une personne comme moi peu proche de sa famille, c'est exactement le genre de lecture qui me remplit de nostalgie et de remords et me fait me précipiter sur mon téléphone pour appeler ma maman. J'y suis presque allée de ma petite larme quand Heidi parvient enfin à retrouver ses chères Alpes après son expérience de vie à Francfort.


Une madeleine de Proust à savourer.

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le 23 févr. 2017

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Gwen21

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