Quand j'entends le mot culture
Doit-on laisser l'Histoire aux trentenaires ? Plus précisément aux trentenaires gavés de Bernard Werber et d'égocentrisme crasse ? La réponse est dans ce livre. Et c'est non.
Car partant d'un postulat intéressant : raconter l'opération qui a coûté la vie à Heydrich, bourreau tchèque et potentiel Fürher du IIIème Reich.
Alors certes, il y a les anecdotes et la reconstitution que Laurent Binet veut absolument fidèle. En cela, il réussit son coup avec style, voire quelques bonheurs d'écriture...
Mais pourquoi ces chapitres annexes, où l'auteur nous gratifie de ses pensées, de ses ruptures, de ses critiques, de ses doutes, niaisant du coup son propos, abaissant la grandeur de l'acte historique au niveau d'un écrivain qui ne peut s'empêcher de masturber son nombril, tout en vomissant en partie d'autres auteurs (ex :" Les bienveillantes, c'est Houellebecq au pays des nazis", comparaison minable et injuste mais qui a dû faire forte impression sur les jeunes faqueuses de deuxième année d'Histoire).
En un mot, le Goncourt du premier roman prouve qu'un ruban rouge entourant un ouvrage peut signifier aussi bien, "attention danger", que "Attention grand écrivain".