La frange du féminisme anarchiste se retrouve entièrement contenue dans ce livre. Tout y es, savamment argumenté, parfaitement sourcé, et amené par une série de témoignages personnels qui rythment et construisent le propos.
On suit au fil des chapitres la famille basque de l'autrice, dont les membres survivent aux années de fascisme qui ont noircies l'histoire de l'Espagne. Si le quatrième de couverture du livre induit à penser qu'on aura ici affaire à une simple biographie, les premières pages sont sans appel : c'est bel et bien un ouvrage théorique qui va occuper vos quelques nuits.
Tout comme La Terreur Féministe, il est impossible de reposer l'ouvrage une fois commencé. Les chapitres s'enchaînent avec méticulosité, définissant chaque traits du militantisme d'Irene, de ses raisons personnelles à ses lectures théoriques. Le mélange gratifiant nous met dans une posture de réception empathique tout en nourrissant nos réflexions de références.
Ce livre est tout simplement un mur qui se consolide brique après brique, dont le mortier est un récit sur le franquisme et l'oubli. Un mur à ériger pour se protéger, mais aussi pour pouvoir regarder le patriarcat de haut, afin de le voir arriver.