Histoire de la Chine par Pelomar
Au détour de ce livre, l'auteur, John Fairbanks, mentionne qu'il enseignait auparavant la traduction de textes de loi de l'époque chinoise impériale (dynastie Qing, notamment).
Bon.
Ais-je aussi mentionné qu'il a créé la chaire d'étude de l'Asie du sud-est à Harvard ?
Bref, Fairbanks n'était pas un touriste.
Et bien sûr, son histoire de la Chine est un travail aussi monumental que fascinant, d'autant plus quand, comme moi, vous ne connaissez que dalle à l'Histoire du pays. C'est long, évidemment, mais par rapport à l'histoire de ce pays ce n'est en fait qu'un très léger et très succint résumé. Depuis les premiers habitants de la région pendant la préhistoire jusqu'à l'époque contemporaine (écrite par un autre auteur, Fairbanks étant décédé en 1991), l'auteur montre le développement, extrêmement chaotique et foutrement loin d'être linéaire, d'une des plus longues civilisations de la planète. C'est bien écrit, c'est clair, des notions complexes (par exemple le rôle du confucianisme impérial) sont très bien expliquées, bref c'est vraiment du bon.
Il y a une chose que j'ai particulièrement apprécié dans ce bouquin, c'est que, malgré le fait qu'il ait écrit une histoire complète du pays, chose par définition destinée à un grand public, il n'oublie pas son statut de chercheur et garde une grande humilité. Qu'est ce que je veux dire par là ? Eh bien, à de multiples reprises, il évoque une hypothèse ou une possibilité, puis ajoute quelque chose du genre dans "néanmoins, les recherches ne sont pas suffisamment avancées dans ce domaine pour donner une réponse définitive, il faudra donc attendre que quel'un s'y intéresse plus profondément". C'est pas quelque chose qu'on lit si souvent que ça dans ce genre de bouquins, et je ne peux qu'apprécier.
En deux mots, cette Histoire de la Chine est le point de départ idéal si vous voulez vous intéresser à l'Histoire de ce pays. Le seul problème en fait, c'est qu'elle est tellement riche que c'est impossible de tout assimiler en une seule lecture. Mais bon, ça c'est pas la faute de Fairbanks.