"Quelle encre noircie d'infamie pourra bien tracer à la postérité l'histoire que je vais décrire !"
Les Histoires tragiques, un plaisir coupable ? On reconnaît l'influence monumentale de Rosset dans les écrits les plus célèbres de Sade, tels Justine ou les malheurs de la vertu. En effet, ici, si l'on fait mine d'être absolument scandalisé par des événements relatés dans un but purement chrétien, pour mieux garantir du péché les personnes pieuses en les terrorisant, il faut bien reconnaître que Rosset prend sans nul doute un plaisir pervers à écrire ces récits inspirés d'histoires vraies. Tel fut également le public, d'une curiosité malsaine, de ce best-seller du début XVIIe, complètement oublié aujourd'hui, mais gagnant à être redécouvert.
On trouve donc, dans les Histoires tragiques, toutes les perversions (chrétiennes) imaginables : sorcellerie, possession démoniaque, adultère, inceste, sodomie, meurtres... Une grande variété d'histoires, qui ne lassent pas. On est emporté, malgré soi, dans ces courtes nouvelles narrées avec empathie, un air torturé et horrifié qui ne trompe pas son monde. Un petit plaisir qui laisse présager des plus grands auteurs, comme nous l'explique si bien la quatrième de couverture, d'une grande originalité et distraction, en restant relativement tout public.