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Il m'a fallu 2 ans pour sortir ce livre de ma PAL. J'adore l'Ecole des Loisirs et la représentante m'avait indiqué ce roman, vu que j'aime les romans réalistes. Une fois en ma possession, le sujet du...
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le 23 avr. 2021
Il m'a fallu 2 ans pour sortir ce livre de ma PAL. J'adore l'Ecole des Loisirs et la représentante m'avait indiqué ce roman, vu que j'aime les romans réalistes. Une fois en ma possession, le sujet du livre ne me branchait plus tellement : des ados retranchés dans un lycée désaffecté, dans une ville qui s'est cassée la gueule en 2008 au moment de la crise des subprimes. Très joyeux, hein ?
(Attention je spoile dans cette chronique et je n'ai pas l'intention de les baliser)
Je me suis dit que quand même, il était temps de le lire. Je l'ai lu en 2 jours et j'étais plutôt contente de le reprendre après l'avoir posé quelques heures, mais je dois avouer que j'en attendais plus (tellement, tellement plus !)
Déjà l'alternance de points de vue, c'est cool, mais le problème dans ce roman c'est que les deux personnages principaux s'adressent l'un à l'autre, au passé, comme si ils s'envoyaient des mails, pour retracer ce qu'ils ont vécu ensemble pendant ces 8 mois. A plusieurs reprises, il a fallu que je retourne voir qui était le narrateur du passage, si c'était Elijah ou Anna, parce que le tutoiement constant me faisait perdre la voix du personnage qui parle. J'aurais préféré que chacun dise "j'ai vécu ceci/cela, j'ai ressenti ça" plutôt que "tu as fait ceci", parce qu'on perd aussi en émotion quand il ne s'agit que d'une suite d'actions (pas forcément très intéressantes en plus). Et puis ce procédé de revenir sur des événements passés, en s'adressant à quelqu'un qui les a vécus aussi, ça sonnait un peu faux. Ça s'adressait aux lecteurs mais sous une forme détournée avec le tutoiement et je n'ai pas accroché.
Ensuite, les gamins se sont rassemblés dans ce lycée désaffecté pour imaginer un nouveau modèle de société et pour s'éloigner de parents maltraitants ou pour éviter les foyers. Sauf que hormis le mode survie qui nous est présenté en long et en large sur les premiers mois de cohabitation entre Eli et Anna, bin ils ne donnent pas vraiment de forme concrète à leur projet. Déjà parce qu'ils embarquent des gamins de moins de 10 ans dans leur affaire, et que ... c'est difficile de faire des projets d'un autre modèle de société, quand on passe son temps à gronder/surveiller des enfants. (Pour moi c'était l'écueil n°2 des auteurs : mettre des enfants trop jeunes pour comprendre le sens de ce projet... Se concentrer la prise en charge d'enfants de moins de 10 ans, empêchait Anna et Elijah de penser réellement à leur projet de société nouvelle.)
Ensuite dans les faits, leurs projets sont : un potager et des ateliers où chacun exprime sa créativité. Okay, c'est cool, mais à part ça ?
Ah oui, si, pardon, ils sortent de la société de consommation pendant un temps (soit, très bien), mais les auteurs décident de rajouter une autre bande d'ados qui eux, se procurent de l'argent d'une façon pas toujours très légale. Et ça c'était l'écueil n°3 selon moi : montrer qu'on ne sort jamais du capitalisme. Les auteurs ne proposent pas autre chose ou en tout cas ne montrent pas qu'il est possible de vivre durablement sans avoir d'argent. C'est dommage parce que ça commençait bien.
Anna, Elijah et les autres parlent très peu souvent de faire la révolution (hormis à la toute fin où on se rend compte que c'était ça qu'ils attendaient de leur projet). Pour moi, ce roman n'allait pas assez loin. On se perd dans toutes ces actions du quotidien, dans le nombre important de personnages enfantins, et on ne va pas assez dans le domaine des idées concrètes, celles que forment la jeunesse pour un avenir différent et dénué du poids de la destinée.
Alors bon, j'ai la trentaine et ce roman ne s'adressait pas à moi. Mais quand même, un peu plus de nerf ! ça manquait de rebondissements, ça restait trop en surface (même sur les thématiques du racisme, ou du premier amour). Je mets 6 quand même, parce qu'il y a un bon travail à quatre mains et que l'histoire sort de l'ordinaire, en tout cas de ce qu'on lit en littérature adolescente. Et puis les personnages ados étaient quand même très matures et ça c'était un bon point.
Créée
le 23 avr. 2021
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