Il est écrit sur la quatrième de couverture qu’Hors de l’abri est le roman le plus autobiographique de David Lodge. Mais étonnamment, ce livre est pour moi le moins "Lodgien" de tous. Sans doute en raison des thèmes abordés ou tout simplement de l’époque. On est en effet plongé dans les années 30-40 entre l’Angleterre et l’Allemagne.
On retrouve en revanche l’éternel thème de la religion catholique, de son rapport au sexe, au péché…
Hors de l’abri est, comme l’écrit Lodge "une combinaison de deux genres : Le Bildungsroman (terme allemand bien commode, qui désigne un roman racontant le passage de l’enface à la maturité et la découverte de la vocation personnelle) et le "roman international" qui tourne autour des conflits de codes éthiques et culturels" Au croisement de ces deux genres se retrouvent une foule de thèmes : La seconde guerre mondiale/Après-guerre vécue par les Londoniens, l’après-guerre et la vie des Américains résidant en Allemagne…
J’ai eu, pour la première fois, du mal à rentrer dans ce roman. On commence par l’enfance de Timothy, et l’auteur se prend à écrire plus simplement, un peu comme un enfant, ou pour les enfants. "Roosvelt est le chef des Américains, Churchill est le chef des anglais, Hitler le chef des Allemands. Les Allemands sont les méchants" (Je caricature bien sûr) Et franchement… j’ai trouvé ça assez exaspérant. Heureusement, on finit par passer à l’adolescence, et on retrouve un style familier et fluide.
Les thèmes historiques abordés et ce genre du roman d’initiation/de voyage ont beaucoup de charme le tout à travers les yeux d’un personnage principal attachant. Mais passées les choses appréciées, je n’ai pas pu m’ôter de la tête ces petits grains de sable enrayant "la belle mécanique Lodgienne" ; Des situations qui traînent en longueur, des personnages qui m’ont ennuyé, et une ambiance de luxe tapageur et futile se dégageant de la vie de ces Américains ayant la belle vie au milieu de cette Allemagne meurtrie qui m’a laissé de marbre.
A découvrir pour les amateurs de cet auteur bien sûr. Mais bien que j’ai aimé ce livre (Il n’a pas fait long feu, c’est un signe) il me laisse une moins grande impression que ses congénères.