Du cul dans la fantasy !

Je me souviens d'Elric de Melniboné et de son épée Stormbringer, de Conan et de sa bestialité au combat mais aussi des grandes maisons et du mantra "litanie contre la peur" de Dune.

Cellendyl de Cortavar le héros de cette saga en 9 tomes qui n'est pas encore terminée en juin 2018, s'inscrit donc dans la lignée de ces "monstres" de la littérature d'héroic fantasy ou Fantasy SF. La plume de MR est alerte. Il est un raconteur qui a du aussi pas mal boire à la source du jeu de rôles Donjons et Dragons. On reconnait aussi la culture du sport, les valeurs de l'entrainement certainement liées à son passé sportif. On prend du plaisir et on ne s'ennuie pas à lire ces aventures ultra violentes ponctuées de rebondissements, de monstres fantastiques, de trahisons diverses et de chevauchées sauvages.
Le premier tome met en place l'univers et l'histoire va crescendo jusqu'à la fin du tome 5 (Belle de mort) avec un très bon tome 4. Je ne vais pas spoiler mais sans le dialogue Elric/Stormbringer alias Cellendyl/Belle de mort on perd une valeur ajoutée indéniable.
Du bon héros c'est sur mais MR n'arrive pas à lui donner une consistance "moorckokienne". Cellendyl se débat entre des histoires de cœur plutôt conventionnelles et parfois un peu chiantes à mon goût. C'est très "humain" trop et le rêve s'éloigne. Trop de restaurants avec des menus à rallonge dont on se fout et de drague à la "S.A.S. à Tombouctou". Conan même si tous ses récits ne sont pas égaux nous emmène loin des hommes dans des contrées oniriques où les pulsions humaines ne sont pas de mises. Il court, chevauche, nage, pourfend, boit, vole, devient roi... C'est un tourbillon qui nous aspire au cœur de sa spirale et nous éloigne des affres humaines.
Deux bémols donc :
TROP DE CUL !
TROP DE LONGUEURS !
De la fesse dans la fantasy voilà une nouveauté ! Un choix de l'auteur, évidemment. Pour coller à son époque où la pornographie règne sur internet ou par goût personnel ? Un écrivain de 20 ou 30 ans en mettrait certainement moins mais un quadra, quinqua....
OUI, Un héros s'en fout ! Quand on est jeune, qu'on est dingue de vie et d'aventures on se moque du sexe qui vient ou s'en va sans calcul. Le regard droit devant, toujours car le mal ne connait pas de répit ! I'm a poor lonesome cow-boy !
Bien sur un héros peut avoir des aventures sentimentales. Il peut étancher sa soif d'amour comme le fait si bien Conan le chevaleresque mais de la à le mettre en scène dans des pages pornos, fuck ! Jusqu'à trois pages à la file. Et je te masse les mamelles, te lèche la foune ou le dick... Sérieusement voir le héros enculer, pardon somodiser...euh...sodosimer...bref... sa partenaire, est-ce bien utile ?
Replonger dans le bouquin alors qu'on a une bosse dans le pantalon c'est pas évident. Qu'en pense les lectrices ?
Enfin même si la plume est alerte on a parfois une impression de remplissage. Longueur des descriptions de lieux, longueurs dans l'étalage des relations, longueurs de nombreux combats, longueurs des menus divers (on s'en tape un peu de la bouffe !) ou panégyrique du vin (encore un truc de quinqua ou de pré retraité !)... J'ai sauté des passages de nombreuses fois, surtout dans les derniers tomes (6, 7), les moins réussis pour rester dans l'intrigue et ne pas me noyer dans le marathon du bla bla. Je pense que MR aurait du penser de temps en temps à cet adage "Less is more" il aurait perdu en quantité mais certainement pas en qualité.
UN BON LIVRE NE FAIT PAS NECESSAIREMENT 500 PAGES !
Enfin malgré l'absence de poésie onirique présente dans la grande fantasy (Cugel, Conan, Elric, Aragorn) qui dépasse l'humain et fait tripper ne boudons pas notre plaisir ! Cellendyl est un héros délectable. Il parvient à nous évader, à nous dérider et l'on se prête à rêver d'une chevauchée en sa compagnie.
Une série à lire partout tout le temps sans se prendre la tête !
Je dois bien l'avouer j'ai envie de lire les prochains tomes !