Grâce à une visite en Russie de l’auteure, Lindsay Gordon, qui devait voir ses aventures se terminer avec Booked for Murder, reprend du service. Et ce dans tous les sens du terme puisque la détective amatrice et professeur de journalisme californienne fait son grand retour dans le monde du journalisme à Glasgow.
Elle se relance également dans quelques travers auxquels elle avait tourné le dos lorsqu’elle s’était mise en couple avec Sophie. Fermer les yeux sur ce qui ne va pas, fuir le problème, tenter sa chance ailleurs…
Alors qu’elle semblait avoir grandit et prit en maturité, Lindsay Gordon se retrouve une nouvelle fois confrontée à des difficultés personnelles et peine à s’en dépêtrer de manière adéquat. Remarquez pour sa défense, que si elle réagit moyennement bien, elle n’est pas la seule fautive…
C’est donc avec plaisir que l’on retrouve notre journaliste un peu paumée dans ses amours mais toujours prête à foncer tête baisser pour un scoop, ou pour aider son prochain.
En faisant revenir son héroïne à son métier d’origine, McDermid sauve sa peau de justesse. Le mauvais karma des héros de roman policier, on connait, mais au bout d’un certain nombre de meurtre ou de meurtrier dans l’entourage d’un personnage, on prend le risque de perdre en crédibilité. Au moins en tant que journaliste, Lindsay à une bonne raison de plonger dans les ennuis. Et puis cela évite aussi une trop grande proximité émotionnelle avec les personnages secondaires, ce qui laisse le lecteur avec toutes ses chances (on se souvient bien la manière dont les émotions avaient biaisés notre jugement avec son ex hein…).
Du point de vu de l’enquête, il n’y a pas grand chose à redire. Elle est plus complexe qu’il n’y paraît et se développe bien avec suffisamment de rebondissement pour que l’on ne s’ennui pas, mais sans en faire trois tonne pour nous noyer. Les personnages secondaires sont bien campés et leurs petits secrets intéressant.
Le rythme tiendra le lecteur en haleine et les problèmes personnels de Lindsay ne prennent pas trop d’importance dans le récit, ce qui aurait put ronger son enquête.
On appréciera également de rencontrer monsieur et madame Gordon. C’est tout con, mais le spectateur est tellement amené à connaître leur fille qu’il est plutôt sympathique de croiser les parents. Et comme les chiens ne font pas des chats… Ceci explique cela.
La seule chose qui puisse être un peu dommageable est le final, ou du moins sa résolution, qui fait peut être un peu trop film d’action et donne envie de dire « hé, les mecs, la balistique ça existe ! Ca vous paraît pas louche à vous le shuntions utilisées ? ». Alors que tout le roman est franchement agréable à suivre et probablement le plus réussis à bien des points de vu, ce final aurait put être un peu mieux soigné et plus crédible.
Alors que McDermid commençait à tourner un peu en boucle avec son héroïne innocentant ses amis ou elle même du meurtre de connaissance, elle retrouve un souffle nouveau avec ce voyage en Russie. Les investigations de la journaliste sont solides, le rythme satisfaisant et le volet personnel de la vie de Lindsay est intéressant. Assurément un bien meilleur point final que le précédent de la part de l’auteure.