Pour vraiment apprécier cet ouvrage et le comprendre, on ne peut décemment pas prendre la version traduite en Français. Je l'ai feuilletée dans une librairie et vraiment, ça ne veut plus du tout dire la même chose. Donc devenez bilingues, sinon ne le lisez pas.
Plus sérieusement, ce recueil est génial. On a l'impression d'entrer dans la beat generation, Allen Ginsberg nous y emmène, sans artifices, sans "jolies phrases pour embaumer la réalité", comme les font les poètes habituellement.
Ce qui est drôle c'est que j'ai eu l'impression de retrouver la société actuelle en le lisant. Ne serait-ce qu'avec le commencement de "Howl" : "I saw the best minds of my generation destroyed by madness, starving hysterical naked". Cette manière brutale de s'exprimer est si pure qu'elle n'a pas besoin de figures de styles et de tournures de phrases complexes.
Cette brutalité de parlé s'oppose à celle de William Carlos Williams, qui a rédigé l'introduction. Mais celui-ci exprime très bien cette "brutalité" via cette phrase : "Poets are damned but they are not blind, they see with the eyes of the angels. This poet see through and all around the horros he partakes of in the very intimate details of his poem."
Allen Ginsberg casse également l'idée du "rêve Américain", ce dès la première phrase du poème "America" : "America I've given you all and now I'm nothing." L'image de la personne sans le sou qui confie son âme à l'Amérique et trouve sa voie est détruite. C'est faux, et Allen nous le fait savoir.
Un extrait que j'aime particulièrement dans ce Poème également :
"America when will we end the human war?
Go fuck yourself with your atom bomb " <- Je rejoins totalement cette phrase, ça vaut aussi pour la France.
"America", plus que les autres, m'a interpellée, parce dans celui-ci Allen se confie réellement. On peut sentir sa haine, ses doutes, ses peurs. Ce poème, plus que les autres, est une page d'un journal intime.
Dans ce recueil, on découvre une multitudes de textes sombres mais réalistes quand au contexte de l'époque, contexte qui est encore bien présent de nos jours.