Répétiti, répétiti, répétitif ! (Et zéro suspense)

Il coule aussi dans tes veines est un livre que j’ai acheté sans rien savoir de l’auteur ou de l’histoire, juste parce que la quatrième de couverture m’a beaucoup plu. La trame semblait des plus prometteuses, intéressantes et peu communes. Je m’attendais donc à un bon gros bol de suspense et son lot de meurtres. Autant dire que j’ai vite déchanté…


Pour commencer, la narration m’a rapidement insupportée. L’histoire est découpée en chapitres, qui sont en fait les séances de Sara chez sa psy (d’ailleurs ils s’intitulent « première séance », etc.) De plus, les chapitres suivent tous le même schéma : « bonjour Nadine (la psy), merci de me recevoir, je vous raconte ce qui m’est arrivé, blabla », ensuite on commence à oublier la séance de psy et on plonge enfin dans l’histoire et soudain, PAF, nouveau chapitre qui vient briser le rythme naissant et on recommence. (Voir la citation ci-dessus pour voir l'effet 36-15 raconte ta vie...) À cause de ce choix, autant dire que le suspense ne prend jamais… Sans oublier que les séances sont on ne peut moins crédibles, notamment parce que Sara remercie toujours Nadine de la recevoir entre deux rendez-vous, sauf que si sa psy n’arrive pas faire un effort pour une femme qui découvre que son père est un serial killer en fuite… Enfin bref, vous voyez. Le livre aurait gagné à éliminer toutes ces séances, vraiment, ou alors juste en les évoquant, mais là, c’est long, lourd, pas crédible et les transitions s’opèrent très mal.


La trame semblait prometteuse, mais les événements intéressants commencent vaguement après une bonne centaine de pages absolument inutiles où Sara nous raconte sa jeunesse, son adoption, etc. On a certes le temps de mieux connaître les personnages, mais à quoi bon, puisqu’au final ils ne servent à rien ? Il n’y a que Sara, c’est tout. Ses parents adoptifs et ses deux sœurs apprennent d’ailleurs qu’elle est la fille du Tueur des Campings, mais quand elle est menacée et qu’elle raconte des cracks, ils ne font pas le lien… Je ne sais pas vous, mais moi, quand tous les personnages sont des tanches qui ne voient que le bel arbre qui cache la forêt, j’ai de la peine. Eh bien c’est exactement le cas ici, et c’est parfaitement ridicule !


J’ajoute que même notre petite Sara est aussi un peu neuneu, puisqu’elle demande absolument à chaque fois des conseils à son mari, qu’elle ne suit JAMAIS, le couple s’engueule, elle pleure, elle explique que c’est pas sa faute, ils se rabibochent, et ça recommence.


Je pensais que les choses s’accéléreraient quand John, le Tueur des Campings, appelle Sara, mais, non, toujours pas… Coup de fil sur coup de fil, des paroles en l’air, mais il faut le tenir plus longtemps au téléphone, alors d’autres paroles en l’air suivent, et finalement il raccroche. L’impression de revoir la même scène encore et toujours.


Les 100 dernières pages deviennent plus intéressantes, mais sans plus, car les scènes traînent tellement en longueur que les rares lecteurs qui n’auraient pas encore réussi à comprendre le fin mot de l’histoire auront tout à loisir de le faire au fil de ces moult passages redondants. Même la fin qui est censée être LA révélation du roman tombe complètement à plat, car on la voit arriver gros comme une maison.


En bref, l’idée est très bonne, mais la réalisation pêche vraiment. Le style est beaucoup trop répétitif à mon goût et le suspense est quasi inexistant. Les personnages sont plats, exaspérants et dignes des plus gros boulets que la Terre n’ait jamais portés. Franchement, je suis déçue par cette lecture, pourtant, la trame me plaisait et jusqu’à la moitié du livre, j’ai espéré un vrai retournement de situation, du suspense et un rythme plus soutenu, mais non. Et ces séances absolument inutiles et peu plausibles chez la psy, cette fin qu’on voit arriver à des kilomètres, ces éléments de pathos absolument ridicules, non, ça ne m’a pas plu, mais c’est dommage, j’aimais la quatrième de couverture, qui au final aura plus su captiver mon attention en faisant marcher mon imagination que le livre lui-même. Triste, je trouve…

Jacana
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le 3 oct. 2016

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