Le lac d’Annecy, deux rives, celle des riches et celles des pauvres. C’est un coin tranquille ici. Il ne se passe jamais rien. Mais le corps d’une femme est retrouvé dans les eaux du lac. Elle était belle, sexy, charmante, piquante, émouvante. Il y a des meufs qui irradient, qui aimantent. Est-ce un crime de trouver une femme belle et de ne pas détester la regarder ? La rumeur courait au village que pas mal de mecs avaient réussi à se la taper. Elle avait ce charme qui rend les hommes à moitié dingues, elle en est morte. La dernière personne avec qui elle a été vue, c’est Antoine, un de ses ex. Antoine, trente-huit balais, il ne garde jamais un boulot longtemps, il manque d’argent, il picole trop, il fume des trucs qu’on n’est pas censé fumer. Il a toujours attiré les emmerdes, toujours à se fourrer dans des mauvais plans, l’art d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Ce n’est pas un mauvais gars, il est juste un peu largué. Antoine coche toutes les cases d’un suspect sérieux.
Un roman choral où tous ceux qui ont connu la victime vont s’exprimer chacun leur tour et rebondir sur les informations révélées par le narrateur précédent. Dans ce microcosme les langues se délient, les gens se regardent soudain de travers, des rumeurs se mettent à bruisser dans tous les sens. Il suffit de tendre l’oreille. Les rancœurs et les jalousies refont surface, des tas de trucs remontent de partout comme les eaux usées des égouts après l’orage. Que se cache-t-il derrière la façade mielleuse, les sourires faux cul, et la vitrine de la petite famille parfaite.
Un roman noir où, une nouvelle fois, Olivier Adam explore avec talent les failles et les fragilités de ses personnages dont celui d’Antoine, un enfant qui n'a pas su trouver sa place, un adolescent qui fait tout de travers et qui devenu adulte va tomber dans tous les pièges. Le lecteur se laisse entraîner pour tenter de percer les secrets d'une communauté où chacun garde en permanence un œil sur l'autre.