C’est un roman choral que nous propose cette fois Olivier Adam… l’histoire d’Antoine, un brave garçon, vivant un peu à la marge, sans travail fixe, logé dans un petit studio familial, du côté du lac d’Annecy. Père d’un gamin nommé Nino, mais largué par la mère, Marlène, quand celle-ci a appris qu’il l’avait trompée avec Fanny durant sa grossesse. Antoine a une famille, un frère, une sœur, des amis, des potes de bistrot ou de boulot, des anciens camarades de classe, des gens, qui, pour la plupart, n’ont jamais quitté Annecy et ses environs, qui ont fait leur vie dans cette ville si calme, une fois les touristes repartis. Mais cette communauté va être très secouée par la mort de Fanny, cette femme qui a été en couple avec Antoine, et avec laquelle il a été aperçu durant la nuit, peu de temps avant la mort de cette dernière. Antoine est le coupable tout désigné, mais plutôt que de s’expliquer et de fournir un alibi à l’officier de Police Pedretti (Benoit ?), il quitte précipitamment la ville et reste introuvable.
Dès les premières pages, Olivier Adam nous plonge dans la vie de ce microcosme savoyard, dans une ville où tout le monde se connaît, se fréquente, où les uns ont réussi leur vie, et d’autres moins. Une ville où les amitiés se font et se défont avec le temps, où les jalousies et les regrets vous font commettre des bêtises, parfois jusqu’à l’irréparable.
Comme Pierrick Bailly (Le roman de Jim, La foudre), Olivier Adam trouve le ton juste pour évoquer la vie de ces gens simples, vivant loin des grandes villes, dans une France provinciale d’apparence tranquille. Des personnages, pour la plupart attachants, qui nous ressemblent par bien des aspects et dont l’auteur raconte, au fil des chapitres, le parcours, dessine la personnalité, pour essayer de comprendre qui a bien pu faire du mal à cette fille si charmante. Est-ce le dentiste ? Le patron du Proxi, ou bien celui du café des sports ? Ou alors est-ce une femme jalouse, ou tout simplement Antoine ?
Si ce livre peut faire penser par moment à un roman d’Agatha Christie, il ne joue jamais vraiment sur les ressorts dramatiques propres à ce type de récit pour faire avancer l’intrigue. Car Olivier Adam s’intéresse avant tout à ses personnages, et à ce qu’ils vivent, aux rapports qui les lient ou les séparent. Il donne la parole à chacun d’entre eux, dans une sorte de grand oral dont dont nous serions les spectateurs, à écouter chacun donner sa visons des faits, parler de ses relations aux uns et aux autres.
À travers cette histoire, ce fait divers, Olivier Adam aborde le thème de la famille, mais aussi les féminicides, les réseaux sociaux, la masculinité toxique… Un livre qui d’abord vous intrigue, puis vous happe, pour vous tenir en haleine jusqu’à la toute fin.
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