Bon, commençons par le commencement, ce livre est présenté comme un thriller (catégorie Sueurs froides), il n’en est rien : il s’agit plus d’un drame familial qu’autre chose et le suspense est vraiment très léger voire inexistant. Déjà, première déception.
Deuxième grosse déception : j’ai été très souvent arrêtée dans ma lecture à cause de phrases que je suppute avoir été écrites avec les pieds. Je ne parle pas de fautes d’orthographe, mais de fautes de syntaxe et de grammaire incroyablement irritantes, parce qu’elles reviennent systématiquement. Les doublets de sujets m’ont particulièrement agacée, du genre « […] s’il voulait se cacher de lui Mauro il ne ferait pas autrement […] » (p. 200). J’ai également trouvé des phrases sans verbe, des relatives sans que, des phrases où les segments en incise semblent avoir été choisi à pile ou face (je n’ai plus d’exemple en tête, mais comme si je disais : je mange un gâteau à la cuisine, à la vanille). Autant dire que pour ce qui est de la plume et du style, c’est gênant et frustrant, en bref : zéro.
En ce qui concerne l’histoire, il s’agit d’une mère et de ses quatre enfants qui vivent tant bien que mal grâce aux maigres revenus tirés de la ferme familiale. L’effort est considérable, car l’argent pour engager des saisonniers manque depuis la mort du père et le bétail est nombreux. Les personnages sont décrits assez longuement et on arrive bien à se les figurer. Il en va de même pour le paysage, et je dois avouer que j’ai apprécié galoper dans la steppe argentine au milieu des araucarias sur une terre aride et rocheuse dans un nuage de poussière. Mais des personnages et un décor bien planté ne suffisent pas pour faire un bon livre...
J’ai attendu désespérément l’élément perturbateur qui allait rendre les choses palpitantes, quoique je suppose qu’il s’agisse de la rencontre avec le vieux. Le rythme n’a pas changé, le fond de l’histoire non plus ; un vrai pétard mouillé... En fait, il ne se passe vraiment pas grand-chose, on entre dans le quotidien de la famille, mais en dehors de ses membres pour lesquels on se prend d’affection ou au contraire pas du tout selon les cas, il n’y a rien, le vide poussiéreux des steppes andines.
Une déception autant bien pour l’histoire que pour la plume (pourtant, j’avais apprécié Six Fourmis blanches, je ne sais donc pas ce qui est arrivé à Sandrine Collette pour que son style en pâtisse autant). C’est bien dommage, mais j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps avec cette lecture.