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J'ai eu la chance de rencontrer Caryl Férey, il y a quelques années, lors d'une soirée organisée par Babelio lors de la sortie de son roman Condor que je qualifiais de Western des temps modernes avec le bon, la brute et le truand. C'est un peu ce que je ressens encore ici dans ce roman destiné non pas à son lectorat traditionnel à savoir les afficionados des policiers internationaux où la noirceur de l'âme est traduite par la noirceur des faits, mais à un public beaucoup plus jeunesse.
C'est donc avec beaucoup de curiosité que j'ai acheté ce roman et aussitôt je l'ai dévoré.
Me retrouvant dans un monde post-apocalyptique suite à la Catastrophe dont on ne saura rien sauf son nom, où les Hommes cherchent à survivre et sont obligés de vivre comme aux temps des Hommes des cavernes dans un monde envahi par le froid.
Nous suivons un groupe d'individus jeunes et âgés, hommes et femmes, qui sont obligés de migrer vers un lieu plus propice et salutaire : veuillez traduire par la recherche de nourriture et d'une frondaison acceptable pour se loger.
Parmi ce clan, le jeune Ilia n'a peur de rien et malgré son âge prend les bonnes décisions pour survivre et aider les autres membres. Ses pas vont croiser ceux de Neige et d'Aurore, deux jeunes filles d'un camp sédentaire que tout oppose. La rayonnante, la solaire, la sûre d'elle et un peu caractérielle et la discrète, sensible et réfléchie. Je vous arrête tout de suite, il n'y aura pas de trio amoureux au sens strict du terme, mais Caryl Férey a su bien mettre en avant durant toute l'histoire qu'il nous écrit les attractions et les émotions qui se tissent et de détachent.
L'auteur nous dépeint un monde rude, les conflits qui opposent les clans sont nombreux et la violence extrême qui en découle. J'ai particulièrement apprécié retrouver la plume adulte de Caryl Férey lors de la description de ces combats de corps à corps très violents et particulièrement visuels. C'est avec beaucoup de réalisme que l'auteur montre la dureté de cette vie où chaque mauvais pas ou mauvaise décision peut conduire à la mort.
Alors oui, le sujet abordé n'est pas très original, entre le méchant qui veut dominer les plus faibles (ça m'a un peu rappelé The postman) et les gentils obligés de courber le dos et de ruser pour survivre mais l'approche de l'art pictural permet de donner une dimension très intéressante.
Caryl Férey évoque des croyances et le besoin de plaire aux Dieux à travers des dessins sacrés dans des grottes où seuls les initiés ont droit de voir. La proposition faite autour de ce thème est totalement abouti jusqu'à cette fin incroyable qui fait tout l'intérêt du roman. C'est grâce à ce twist que ce livre m'a marqué.