Je n'avais pas assez d'argent pour aller en vacances, qu'à cela ne tienne j'ai lu Imajica!

Il y a des expériences, des fois, qui s'imposent à nous. Clive Barker grâce à ses « Livres de sang » m'en avait déjà offert une bonne vingtaine.
Mais bien que je ne sois pas du genre à compter les pages de mes livres, passer le cap des courtes histoires pour s'immerger dans une épopée tirée du même esprit, creusait en moi une forte appréhension.
Et puis je l'ai lu...
Imajica c'est simple, c'est un shoot aux limites de l'extrême ! Une myriade de peinture surréaliste avec des mots !

A travers cette histoire horrifiquo-fantastiquo-érotique nous suivons le voyage initiatique d'un homme (John Furie Zacharias allias Gentle) qui va se transformer en une fantastique odyssée.
Sur son chemin c'est un véritable panthéon de personnage aux résonances non-manichéennes, auxquels notre héros va se confronter.
Ainsi nous y croiserons un doppelgänger péripatéticienne et guide, la femme la plus belle du monde, une secte secrète à côté de la plaque, un acteur démoniaque et sociopathe, des démon grotesques, un faux prophète, des déesses légendaires et tout simplement Dieu arborant une forme fœtale et titanesque.

Clive Barker place constamment les émotions de ses personnages au cœur de son intrigue, insufflant une cohérence absolu à ce monde totalement détaché de la réalité.
Impossible en tournant les pages d'Imajica de ne pas penser aux œuvres matricielles de Shakespeare comme Othello, Macbeth ou encore Hamlet.
Je ne m'embourberai pas en vous parlant de sa relecture des religions, mais sachez qu'elle est bien présente !

En terme d'expérience c'est complètement fou !
On se retrouve à relire en boucle certaines scènes qui se révèlent d'une inventivité et d'une générosité incroyable.
On en vient même à se demander si l'auteur n'en fait pas trop .
Je ne vous le cache pas, arrivé au premier quart de l'oeuvre qu'un sévère doute a commencé à faire sa petite place dans ma tête.
Il y avait trop d'informations apparaissant comme des « WTF » en puissance ; me laissant l’impression d’assister à un suicide maquillé en prouesse athlétique.
Et bien NON !
L'auteur fait preuve d'une dextérité incroyable et tord son histoire dans tout les sens pour mieux la délier par la suite.
C'est à ce moment là qu'on se rend compte que l'on a entre les doigts un morceau de premier choix ; une extraordinaire mythologie !
Yugues
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le 10 nov. 2013

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Yugues

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