Critique de Imperium : Structures et affects des corps politiques par Leulier
Quelques passages assez compliqués, mais globalement très intéressant et plus concret qu'il n'y parait a priori.
Par
le 7 déc. 2015
Livre assez ardu de Lordon mais qui aura été salutaire dans mon cas. Salutaire car après une fatigue (un découragement ?) qui m'a pris pendant quelques mois sur la chose politique, le livre aura eu cet immense mérite de me remettre en face de la lucarne et me faire revoir des choses que j'avais oubliées.
Mais également des choses que je n'avais pas vues. Car le problème du "combat", au moins dans son propre être afin de ne pas se faire dépasser par le système capitaliste qui nous entoure et nous pousse à l'atomisation, c'est bien la fatigue qu'induit une certaine idéalisation et le fait de se sentir affreusement seul. Ici, l'horizon est bien présent (cependant pas horizontal), mais inatteignable. Ce n'est pas une vision fataliste de la chose politique, bien au contraire. Conduits par nos affects, il s'agit simplement de se rendre compte de l'impossibilité d'atteindre l'autre rive tout "en faisant obstinément du chemin".
Et aussi de donner l'espoir suivant : sachant que les systèmes étatiques (au sens général du terme) sont des systèmes historiques, donc installés à un moment donné, configuration qui peuvent tout aussi bien s'écrouler que perdurer grâce à ce que Spinoza nomme la "puissance de la multitude" ; que les affects sont des "choses" reconfigurables, qu'on peut donc en changer (c'est même un des "propres" de la nature humaine que d'avoir des configurations pratiquement infinie et donc de n'avoir pas de nature en propre) ; on peut bien espérer et on le doit même, renverser cet ordre des choses qu'on nous présente comme immuable, comme naturel, comme faisant partie de nous. Comme s'il n'y avait pas d'alternatives. Ce qui est faux.
Évidemment, beaucoup d'autres choses à dire sur le livre... Qui saura, apriori, être une bonne mise en bouche pour son nouveau bouquin qui poursuit l'entreprise de reconstruction des sciences sociales à partir du spinozisme en s'intéressant cette fois-ci aux "valeurs".
Créée
le 10 mai 2019
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