Ma première impression, dés les premiers chapitres, fut celle du déjà vu. Déjà lu, en l'occurence. Et puis, oui, j'y étais, je savais où, je savais qui. Mon seul et unique Bret Easton Ellis, dont je ne me rappelle plus le titre. Cet univers élitiste, cette colline sans nom qui ressemble étrangement à Beverly Hills, ces familles riches et ces villas, cette vie de débauche et d'excès, la drogue, le sexe, les parents riches et célèbres, une pomme pourrie. Tous les ingrédients sont là.
Quand on a passé cette légère déception, ce sentiment de déjà vu ailleurs (même la couverture donne cette impression de "déjà vu" sur la pub Air France), on prend tout de même du plaisir à lire Djian. Le style est direct mais fluide, la psychologie des personnages est bien creusée, parfois un peu complexe, un peu poussée, mais dans l'écrit tout est permis. Mea Culpa.
Le seul reproche que je ferais à ce livre, c'est une sorte de manque de crédibilité. Certes, c'est une oeuvre de fiction, et comme toute fiction on ne lui demande pas d'être ancrée dans la réalité ni d'être probable, mais d'être cohérente vis à vis d'elle-même pour ne pas perdre le lecteur. Sur ce point, je suis d'accord. Mais, tout de même, la psychologie d'un groupe de jeunes de 14 ans écrite par un adulte produit toujours une sorte de décallage assez étrange. Pas que je nourrisse de vaines idées sur la candeur de la jeunesse en 2007, non, mais le tableau semble radicalement et sombrement perverti. Certes ce ne sont déjà plus des anges, mais de là à en faire des démons...
Un livre qui se laisse lire quand même, et qui n'est pas désagréable.