Infinite Jest par Brice B
Parfois, il faut savoir baisser les bras, ranger son égo, et s'avouer vaincu.
Infinite Jest est entré dans ma bibliothèque par un bel hasard : il était là, religieusement déposé parmi les milliers d'autres romans que vend Shakespeares and Co. à St Michel, et pourtant c'est lui qui a attiré mon regard. Probablement l'épaisseur de l'ouvrage de presque 1000 pages n'y a pas été étrangère.
Rangé dans ma bibliothèque, comme la plupart de mes achats, destiné à être lu "un jour", il en est vite sorti à l'occasion très marrante de divers articles de journalistes américains qui, pour des raisons diverses, y faisaient référence. Ce bouquin dont je n'avais jamais entendu parler et que pourtant, j'avais chez moi, semblait soudainement devenir le Must Read de ce printemps.
Le début fut laborieux parce que je n'y comprenais rien. Je ne comprends pas tout, lorsque je lis en anglais, mais je comprends l'essentiel, je ne m'embrume pas des détails qui n'apportent rien à l'histoire, et je ne m'affole pas si, une page sur deux, un mot m'échappe.
Avec Infinite Jest, l'histoire fut radicalement différente de mes lectures anglophones antérieures : je ne comprenais rien. Mais alors, rien du tout. Parfois une phrase ou deux, parfois un chapitre, une page, voire même plusieurs d'affilées, qui me donnaient invariablement cet espoir d'enfin pouvoir poursuivre une lecture normale. Et patatra, l'auteur changeait de sujet, et j'étais de nouveau perdu.
J'ai baissé les bras page 118, lorsque j'ai compris qu'il ne fallait pas s'acharner, et que tel un roman de Thomas Pynchon, Infinite Jest était réservé à un certain type de lecteurs dont je ne faisais pas parti.