L'objet
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Eva Ionesco n’a pas vécu une enfance comme les autres. Son journal intime suffirait à nourrir n’importe quelle trame de roman noir. Il lui suffit de piocher dans ses jeunes souvenirs pour en faire jaillir du terrifiant, de l’immonde, du grotesque, du pathétique, du satanique. “Innocence” brosse en quelques traits vaporeux le négatif effrayant d’une famille formidable. Enfance volée, dont il est difficile pour un être normalement constitué, de ne pas sortir ébranlé...
Pourtant, au risque de passer pour un monstre cynique et froid, je vais me permettre quelques bémols à cette mélodie en abus sur mineure. Dans ses réminiscences déconstruites, la grande Eva règle les comptes de la petite. Et nous voilà pris au piège d’une relation malsaine mal digérée. D’un talion des familles, une exécution en noir et blanc, un procès en accusation enveloppé de vague à l’âme. Pris en étau, nous restons étranger et distant, comme forcé d'assister à une longue séance de psychanalyse.
C’est le livre d’un besoin pressant, d’une revanche légitime, d’un décrassage public. Autant de bonnes raisons d’écrire ; autant de mauvais prétextes artistiques.
Créée
le 10 déc. 2017
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