Dans ce roman de la série « MitchTobin » (qui en comprends 6) et un des premiers polars post « Stonewall » qui implique la communauté gay pré-sida à New York.
Le très prolifique Donald Westlake (il a écrit plus d’une centaine de romans sous une quinzaine de pseudos) connaissait son métier :Encore une fois il propose une intrique solide, avec ce qu’il faut de rebondissements cohérents et parfaitement rythmés.
Prémisse intéressante également de résoudre un crime par des horoscopes.
En tant que mystère, c'était un assez bon « who-dunnit ». Il y a 6 suspects ; J'ai eu du mal à me rappeler qui était qui, car les noms et les prénoms sont mélangés tout au long du livre. Mais au départ je ne savais pas qu’il s’agissait d’un who-dunnit car dans ces cas je me fais une liste de personnages. Cela étant dit, Tobin est une très bonne caractérisation d'un détective dépassé par un drame ayant eu lieu dans un des romans précédents et sa femme Kate, bien que n'étant pas un personnage principal, semble une femme très sympathique.
Les personnages n'étaient évidemment pas ceux auxquels l'auteur était habitué, mais comme le détective du livre, il apprend à comprendre et à les valoriser. Ils peuvent aux lecteurs d’aujourd’hui paraitre quelque peu stéréotypés. Surtout aux plus jeunes qui n’ont pas connu l’évolution des meurs et de ses représentations. Mais attention le roman date de 70 : Il est facile de regarder en arrière et de trouver à redire aux écrivains gays et hétéros de cette époque, et de penser qu’ils ne sont pas à la hauteur de nos idéaux modernes lorsqu'ils écrivent sur l'expérience gay. Pourtant ce reproche ne tient pas la route pour son époque ce roman est tout à fait en avance sur les discours de l’époque et la représentation gay est assez proche de ce que le monde gay était à l’époque (même reproches et même remarque que je pourrais faire pour le film « les garçons de la bande » par exemple.
Lorsque la muse de Westlake est pleinement efficace, ce qui est le cas ici, ses propres préjugés ont tendance à tomber au bord du chemin. Parce que pour Donald E. Westlake et par extension son héros pensait que le droit le plus sacré de tous est le droit de décider par vous-même qui vous êtes, quels sont vos potentiels. Juger les autres pour des choses qu'ils ne peuvent pas changer, revient à commettre le plus mortel des péchés. De même baser ce que vous faites de votre vie sur ce que la société attend de vous, c'est être un traître à vous-même.
C’est ce qu’il faut voir ici dans cette vision années 70 de l’homosexualité. Et c’était une façon de penser très avancé pour l’époque.
Ceci dit on est content que les choses aient autant évolué depuis même s'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
, j'ai apprécié la lecture comme pour tous les Westlake que j’ai lu avec un peu plus d’intérêt pour sa thématique gay.