Isidore a 11 ans au début du livre. Il est le petit dernier d’une fratrie de 6. Tous ses frères et sœurs sont surdoués, tous ont sauté au moins deux classes, et considèrent comme but ultime de leur vie de rédiger une thèse. Eux qui ont une constante soif d’apprendre, la thèse répondra sûrement à toutes leurs questions.
Isidore, lui, est normal. Il se trouve un peu bouboule, va devoir porter un appareil dentaire, n’a pas beaucoup d’amis (voire pas du tout) à part Denise, aux tendances suicidaires. Il se demande sans cesse comment sortir du lot. Mais c’est un être sensible, qui aime les gens et qui est fin observateur de la condition humaine, à l’inverse de ses frères et sœurs, handicapés des sentiments et des relations sociales. Lorsque sa famille est confrontée à un deuil, chaque membre se replie sur lui-même, à l’exception d’Isidore.
Au travers de l’écriture de Camille Bordas, subtile et chargée de tendresse, ce roman relate son histoire, son apprentissage de la vie, avec la candeur et la naïveté de sa jeunesse. On aperçoit l’adulte qu’il deviendra, on suit avec lui les deuils qu’il traverse, on s’interroge sur le bonheur malgré tout, et sur l’amour que l’on ressent pour sa famille sans se le dire.
Isidore et les autres est le troisième roman de Camille Bordas, jeune auteure qui vit désormais à Chicago. Ce roman a d’ailleurs d’abord été écrit en anglais et publié à l’étranger avant d’être édité en France. Le titre anglais « How to behave in a crowd », comment se comporter au milieu de la foule, en dit long sur le propos du livre.