Ivanhoé
Voici un roman que j'ai eu plaisir à découvrir. Ecrit par Walter Scott que je ne connais guère pour ne pas dire, pas. De ce que j'ai lu ici et là, Walter Scott a commencé par écrire des romans...
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le 10 juil. 2022
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J'ai rarement été autant déçu par un livre que par Ivanhoé (lu pour la première fois à 59 ans).
Déjà l'histoire est creuse. Environ 850 pages et deux (deux !) scènes d'action : un tournoi et l'attaque d'un château, le héros du roman ne participant qu'au seul tournoi.
Le héros justement – dont le livre porte quand même le nom – est étonnamment absent puisqu'il n'apparaît qu'au chapitre 8 pour être blessé au chapitre 12 et ne revenir à l'action qu'au chapitre 43… sur 44.
Les autres acteurs sont tout aussi caricaturaux, voire franchement ridicules, comme ce Templier qui passe son temps à insulter et maltraiter une Juive parce qu'elle est « d'une race maudite », qui la dénonce comme sorcière sachant qu'elle risque le bûcher, mais qui serait en fait amoureux d'elle au point d'en mourir (grotesquement en plus) ; ou ce chevalier qui meurt, qui est mis en bière… et qui "ressuscite" le jour de ses funérailles, personne ne s'étant aperçu qu'il n'était pas vraiment mort.
Un personnage-clef de l'histoire est Richard Coeur-de-Lion, personnage historique surcoté présenté ici comme l'anti-Jean-Sans-Terre et donc aussi beau, bon, courageux et généreux que son frère est moche, méchant, pleutre et avare.
Par ailleurs, ce livre est un brûlot anti-Juifs que les protagonistes ne s'enorgueillissent de "protéger" – faut voir comment ! – que parce que eux, chrétiens, leur sont naturellement supérieurs. Antisémitisme courant à l'époque de Walter Scott, mais pénible de nos jours.
Outre l'histoire, les dialogues, eux aussi, sont soporifiques. Non seulement ils sonnent faux (là aussi c'est l'époque, c'est encore pareil chez Jules Verne quatre-vingts ans plus tard), mais ils sont interminables et pourraient être réduits au cinquième sans qu'on n'en perde rien.
Car ce qui frappe le plus dans ce livre c'est la quantité impressionnante de verbiage sans intérêt… à moins, bien sûr, que l'on aime les descriptions physiques de paysages, personnages et vêtements s'étalant sur plusieurs pages, ou les explications pseudo-psychologiques que Scott se croit obligé de nous donner pour nous expliquer le comportement de ses personnages plutôt que de nous le montrer.
Bref, pour vous éviter ce pavé grotesque et indigeste, en voici le résumé : Richard est en croisade. Son frère tente d'usurper le trône. Richard revient avec son copain Ivanhoé qui en pince pour la belle Saxonne (et elle pour lui). Ils sont colère. Ils le disent. On a peur. Ça s'arrange. Richard retrouve son trône et son pote convole avec sa belle. La Juive, qui elle aussi en pinçait pour le beau chevalier, comprend où est sa place et part en Espagne avec son Harpagon de père. Voilà.
Ah oui, j'oubliais ! Y a aussi Robin des Bois qui détrousse les riches pour… détrousser les riches.
Créée
le 27 mai 2024
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