"On ne sait jamais ce que le ciel veut ou ne veut pas, et il n'en sait
peut-être rien lui-même"
Cette citation est la parfaite justification des déambulations que le lecteur suit avec Jacques le Fataliste; se laisser porter par le récit, conduit par l'histoire des amours de Jacques, mais avec de nombreuses et parfois brusques bifurcations, est un charme à la lecture, qui nous fait aller de surprises en surprises. Ce modèle narratif rappelle plaisamment les grands récits de l'Antiquité (les deux oeuvres homériques, ou encore l'Ane d'or d'Apulée), où le texte colle de près aux basques de voyageurs qui peinent à arriver à leur but.
Mais, à rebours des épopées antiques, ce n'est pas un aède passif qui nous narre la façon dont les dieux se jouent de mortels; le ciel est moqué par Diderot, seul maître de son histoire, qui nous livre des réflexions sur son temps, (touchant à la morale, à l'Eglise, aux comportement sociaux), avec humour, mais toujours de façon nuancée.