Jacques Rivette fut sans conteste l'un des grands artisans de la Nouvelle Vague, voire même le leader. Pourtant, l'histoire a tendance à l'oublier au profit des autres « Jeunes Turcs », François Truffaut, Jean-Luc Godard ou Eric Rohmer en tête.
Il faut dire que Rivette n'a pas eu le même succès cinématographique que ses pairs, ce qui explique en partie cet oubli. Cela a pour conséquence que les essais autour du réalisateur de Out ne sont pas très nombreux (en comparaison avec tout ce qui est publié à propos de la Nouvelle Vague). Le lecteur curieux de découvrir Rivette se reportera donc en premier lieu sur cet ouvrage édité par les Cahiers du Cinéma. Celui-ci a la particularité d'être polyvalent puisque qu'il possède des chapitres purement biographiques, des chapitres abordant l'analyse des films, des chapitre regroupant des interviews des collaborateurs de Rivette et enfin, des chapitres regroupant les textes que ce dernier a écrit en tant que critique dans les Cahiers ou la magazine Arts.
Cet ensemble permet de dégager une vision globale du travail du réalisateur et des thèmes qui hantent son cinéma (le secret, le féminisme, un goût pour l'improvisation). On regrettera cependant que si certaines oeuvres sont copieusement analysées (Céline et Julie vont en bateau, L'amour Fou), d'autres comme La Belle Noiseuse sont à peine abordées. Cela est dommage pour un ouvrage sensé aborder le cinéma rivettien dans sa globalité. On referme donc le livre avec un goût de trop peu, espérant qu'un jour Rivette puisse bénéficier d'une biographie conséquente comme c'est le cas avec Truffaut ou Rohmer.