Cela commence ainsi " Et je me vois debout face à l'image " : et cela ne commence pas car cela continue , sans point , dans le flux de pensées d'un peintre veuf, qui vit de la vente de ses tableaux. Chaque moment est vécu avec intensité. Asle se pose plein de questions pratiques, qui se mélangent à des souvenirs , comme des vagues .
Il faut s'habituer à ce flot, d'autant plus qu'un " autre " du même nom intervient , ce qu'il aurait pu devenir. Après une période d'adaptation, en sautant quelques lignes où les répétitions (l'alcool peut produire cet effet) devenaient insupportables, je me suis attachée fortement à Asle et son voisin pêcheur qui ont leur modus vivendi d'entraide et de respect, et par la manière si personnelle de parler des images qu'il crée, tableaux ou scènes du passé. Il y a une forme d'humilité dans cet homme qui se pose tant de questions, et c'est un livre qu'on peut reprendre à n'importe quelle page pour en saisir le sel , à condition de saisir un " et " et de se laisser porter par la vague ... et les amers qui se détachent sur l'horizon.
J'ai pensé à Tarjei Vesaas (Les oiseaux).
Pour toute personne aimant les expériences de lecture, non attachée à une intrigue.