Un livre québécois, traduit à la rigolote, donc, sur ces schémas comportementaux qu'on met en place stratégiquement pendant son enfance, pour des questions de survie, et qui grèvent ensuite durablement nos comportements, alors que la situation qui les a créés n'est plus. Intéressant, donc. Sous la plume de deux spécialistes de la thérapie cognitive très américains, qui font de leur livre une sorte de mode d'emploi de développement personnel un peu indigeste à lire. C'est-à-dire, aussi, que j'ai voulu le lire comme un roman, de la page 1 à la page 361, alors que j'aurais pu me contenter des deux chapitres qui s'appliquaient le mieux à mon cas personnel. Sauf que j'étais curieuse de comprendre un peu mieux mes contemporains et, de fait, à chaque schéma s'est imposé l'image de l'une de mes connaissances qui semblait l'incarner de manière presque caricaturale. Bon, c'est quelque chose qui m'exaspère un peu chez les psys, ça, d'essayer de plaquer des théories rutilantes sur des personnes forcément complexes, mais il faut bien avouer que c'est un peu tentant quand on lit un catalogue pareil. Tout en reconnaissant que personne n'est l'illustration parfaite d'un seul schéma. Les exemples mentionnés par les auteurs (bonjour les prénoms d'emprunt, délicieusement désuets, on n'est plus les perdreaux de l'année...) donnent malgré tout une idée assez précise des types de stratégies employés par nos petites têtes de piafs pour survivre à ce purgatoire qu'est parfois l'enfance. Il faut convenir que tous les parents ne sont pas forcément des êtres équilibrés et aimants. Alors, pour éviter de reproduire encore et toujours les mêmes situations usantes, d'une génération à l'autre, autant se renseigner, scruter et analyser un peu, histoire de désamorcer à notre échelle ce qu'on peut attraper avec nos petits moignons trop courts. Sinon, il reste la possibilité de consulter.