Je n'avais encore jamais lu de livre de Carlos Salem et c'est sur les conseils d'un libraire que j'ai plongé.
Quelle histoire, quelle aventure et quelle galerie de personnages dans ce polar déjanté qui traite de la mémoire, du souvenir, de la quête de l'enfance.
José Maria Arregui, ancien flic un peu paumé, à fleur de peau a créé avec un ami une agence de détectives. Il se croit responsable du décès de sa femme, est dans le souvenir et en veut au monde entier.
Il règle les problèmes avec ses poings et on ne compte plus le nombre de nez un peu de biais qu'il a laissé derrière lui. Pour parfaire le portrait, il ne peut trouver l'inspiration nécessaire à la résolution des cas qui lui sont soumis qu'en passant des heures dans des cabines de sex-shop.
C'est un écorché vif, entre Nestor Burma (façon Guy Marchand) et Perry Mason, de E .S. Gardner.
Quand le roi disparait, c'est naturellement à Arregui que l'on s'adresse pour le retrouver, compte tenu de ses antécédents et d'autant plus qu'il lui a déjà sauvé la vie une fois.
Sur la piste du roi, il va croiser beaucoup de monde ayant des intérêts dans cette disparition et, une fois qu'il l'aura retrouvé, le récit va se transformer en une sorte de road-movie à travers une Espagne improbable.
Des personnages pour le moins originaux (Un voyant que ne peut voir que le passé, un musicien qui a perdu une symphonie, un expert en crus de Coca-cola...) vont jalonner le chemin des deux compères.
Au bout d'un moment, on ne sait plus trop ce qu'on lit, on oublie l'intrigue, mais on tourne toujours plus vite les 400 pages jusqu'à la fin.
L'imagination de cet auteur nous entraîne à travers une Espagne onirique, caricature des petits ou grands travers de notre monde.