Je suis d'ailleurs est un ensemble de nouvelles, tournant autour des créatures et de l'étrange. Au total, onze nouvelles d'une vingtaine de pages, toutefois l'ensemble du recueil n'est pas de qualité homogène. Disons Lovecraft aurait pu se passer de certaines nouvelles vu leur intérêt et l'écriture aussi flou que l'horreur qu'il présente.
Pour résumer l'effet ressenti en lisant certaines de ses nouvelles, disons que c'est un plaisir qu'on nous vend, mais que l'on ne pourra jamais obtenir... Lovecraft nous nargue ! Petit exemple de "La peur qui rôde" lorsque son protagoniste aperçoit la créature : "une abomination sans forme et sans nom que l'esprit se refuse à concevoir et que la plume est impuissante à décrire". C'est beau certes, mais je n'ai pu m'empêcher d'émettre un cri de rage suite à cette déclaration ! Je tiens à préciser que jusque-là, je n'avais pas été irrité par le flou qui permet de créer cette ambiance si particulière. Mais à force d'user et d'abuser de ce stratagème la magie n'opère plus... Et on a l'impression que l'auteur se moque du lecteur.. De l'égoïsme ?
Malgré tout ce n'est pas le cas dans la majorité des nouvelles présentes, certaines usent de ce stratagème par pur effet de suspense, pour que Lovecraft nous livre un twist final telle une gifle bien lourde dans la face. D'ailleurs, c'est véritablement sur quoi il se base : le twist final. Parfois, sa marche merveilleusement, parfois sa tombe complètement à l'eau.. Soit par pure déduction, soit parce que Lovecraft a déjà perdu son lecteur.
Car certains récits sont fascinants contrairement à d'autres d'un ennui mortel... Car certains récits sont fascinants contrairement à d'autres d'un ennui mortel...
Les œuvres qui se démarquent de l'ensemble sont au nombre de trois (le chiffre parfait):
- La musique d'Erish Zann: un génie du classique comme voisin, dont la musique est si particulière... Démoniaque !
- Air froid : Mister Freeze comme voisin
- La maison maudite : des habitants qui tombent tels des dominos. Menons l'enquête !
Les autres œuvres, disons intéressantes sont la cité sans nom qui nous plonge dans le vestige d'une civilisation avancée et disparue. Ainsi qu'Arthur Jermyn: histoire d'une famille maudite.
Il faut tout de même souligner que le reste n'est pas mauvais, loin de là. Toutefois, l'impression est que l'auteur à de bonnes idées, mais qu'elles sont tantôt mal racontées, tantôt trop proches des précédentes. Ce qui peut aboutir malheureusement vers l'ennui et le désintéressement.
Lovecraft nous livre donc un recueil de bonne qualité, envenimé par certaines nouvelles manquant considérablement de saveur.