Ce livre m'a laissé très perplexe. Pour dire, j'hésitais entre 4 et 5, puis je me suis dit que rien n'est réellement mauvais dans ce livre. Les nouvelles s'enchaînent et font plus que se ressembler. Pourtant, dès les premières pages, on est direct dans cette ambiance glauque, dans ces chateaux sombres, ces immenses forêts hantées où les corps mutilés pourrissent, près du repère de ces bêtes démoniaques aux dents acérées, mais l'histoire se termine sur un goût d'inachevé, et c'est reparti pour une autre nouvelle avec une ambiance similaire qui elle aussi reste très superficielle. Les marécages est l'une des nouvelles que j'ai préférée mais la encore je n'ai pas été rassasié, on n'en sait que trop peu. J'ai seulement eu l'impression de lire une multitude de débuts de livres tronqués.
Une chose étrange est aussi la différence de style entre les premières nouvelles et les dernières.
Les premières nouvelles ne sont vraiment pas aidées par le style, archi lourd, que l'auteur (ou le traducteur utilise). Des phrases "à la Proust" où on enchaîne les paroles dans le vent qui endorment le pauvre lecteur et dont voici un extrait : "les émanation psychiques des humains pouvant être grotesques et caricaturales, quelle représentation logique pouvait rendre compte d'une nébulosité aussi informe et aussi infâme que le spectre d'une horreur pernicieuse et inorganique, à soi, seul un blasphème putride à l’égard de la nature?" Très sincèrement, on dirait un sketch des Inconnus.
Donc bizarrement, le style change après quelques nouvelles pour devenir beaucoup plus intelligible et agréable à lire, seulement, là encore, le contenu des nouvelles ne change guère.
Quel étrange livre.
Mes respects