Recueil de certaines lettres échangées entre Jack LONDON et son ex-femme (Elizabeth "Bess" MADDERN), ainsi qu'avec ses deux filles (Joan et Bess, dite "Becky"), lesquelles vivaient avec leur mère, ce livre s'adresse naturellement à un public désireux de mieux connaître l'écrivain.
Or, le moins qu'on puisse dire est que, dans la sphère familiale, il n'était manifestement pas du genre Papa-gâteau. S'il a toujours subvenu aux besoins matériels de sa famille, la violence de certaines lettres, les références constantes à l'argent, les menaces et les insinuations laissent pantois. En cela, elles sont peut-être le reflet de son propre vécu, partagé entre précarités financière et familiale, dans une vie qui confinait bien souvent à la survie.
À sa fille Joan, alors âgée de 12 ans, il écrit ainsi : "souviens-toi que moins je vous vois, moins je m'intéresserai à vous ... la population mondiale est presque entièrement peuplée de personnes insignifiantes ... tu écoutes ta mère qui est une personne insignifiante ... tu ne seras qu'une personne insignifiante dans un lieu insignifiant dans une partie insignifiante du monde ... alors, que représenteras-tu pour moi ?"
L'année suivante, il lui écrit : "tu étais un poulain. Le temps, la fatalité, la malchance et une mère stupide m'ont empêché d'avoir la main haute sur ton éducation. Comme le poulain, tu es déjà gâchée par ton entraîneur. Si ma fin était proche, je ne me préoccuperai pas de t'avoir à mes côtés. Un poulain gâché est un poulain gâché, et je n'aime pas les poulains gâchés."