Arrivé au terme de 4h d'entretiens, j'ai vaguement soupçonné le pouvoir russe d'avoir tué le réalisateur et de l'avoir remplacé par une poupée en plastique, tant celui-ci était transparent.
Autant l'idée le longs entretiens avec le président russe est séduisante sur le papier, autant l'absence totale de contradiction, voire la franche complaisance du réalisateur, laissent une véritable autoroute à Vladimir Poutine (ce qui explique peut-être que celui-ci ait accepté l'interview). N'eût été le choix des thèmes de conversations, on aurait presque pu laisser ce dernier seul face à la caméra.
Cela ne permet même pas de mieux connaître le président russe, exceptée peut-être sa gestuelle et son indéniable présence, tant celui-ci se met en scène (Ex : match de hockey, scènes de judo, etc.) et sert un discours convenu (Ex : droits des homosexuels, indépendance des médias, démocratie, guerre en Syrie, situation en Ukraine, méthodes de renseignement, richesse personnelle, etc.), sans doute bien loin de sa pensée intime, qui mériterait pourtant d'être connue.
Reste le cadre du Kremlin, résolument sublime.