La vie de H. P. Lovecraft est racontée et commentée de manière documentée. S. T. Joshi procède de manière chronologique, en évoquant d’abord la période antérieure à la naissance de Lovecraft pour parler de sa généalogie, pour aller jusqu’à sa postérité. Il suit l’évolution de l’auteur, à la fois en tant qu’individu, penseur et auteur, ce qui lui permet de distinguer différentes « périodes » de l’auteur, mais aussi ses goûts et pratiques culturelles, comme sa fascination pour l’antiquité latine et le 18ème siècle britannique, son attitude de gentleman, son attrait pour les chats, son ascétisme (il mangeait très peu), mais aussi son asexualité et son manque total de romantisme, puisqu’il n’a littéralement jamais dit à Sonia Greene, à laquelle il a été marié, qu’il l’aimait, le fait qu’il condamne fermement la consommation d’alcool… Les causes de ces traits de caractère et son attitude sont examinées par S. T. Joshi et permettent de découvrir la personnalité de H. P. Lovecraft dans sa globalité, et d’observer comment celle-ci évolue au cours de sa vie.
C'est très trop exhaustif et mis à part les fans inconditionnels on peut sans problème passer à un e lecture transversale par moments. (ce premier tome fait 700 pages d'une écriture absolument minuscule...)Ceci dit c'est tout à fait intéressant:
Je suis Providence est une biographie colossale sur un auteur qui l’est tout autant. S. T. Joshi documente avec précision et à partir de sources primaires la vie de H. P. Lovecraft, le Maître de Providence, en traitant de sa vie et de ses récits, tant dans leurs aspects les plus problématiques que dans la manière dont ils ont marqué les littératures de l’imaginaire, et la littérature tout court. La pensée de Lovecraft est également analysée par le biographe et mise en relation avec sa fiction, pour donner de nouvelles clés de lecture de son œuvre.
Le plus : Comme il l'explique dans son introduction l'auteur n'a pas hésité à prendre parti en faveur ou contre Lovecraft sur différents sujets philosophiques, littéraires ou personnels, envoyant aux orties l'idée de l'objectivité dans la biographie. Idée qui m'a toujours paru ridicule.Il exprime son avis objectif assez clairement pour que les lecteurs en désaccord avec lui puissent réfléchir et formuler leur propre conviction.