J'aime beaucoup Ruffin, au point de penser qu'il est certainement la plus grande figure intellectuelle de notre début de siècle. Je l'aime tellement que je connais déjà bien sa pensée, développée au fil de ses livres, interviews et articles dans Fakir. Je la connais au point de trouver plusieurs de ses livres inintéressants pour moi.
Celui-ci déroge à la règle des lectures récentes de lui. Il écrit le livre parfait. Il est un des seuls intellectuels (aussi bien parmi les hommes politiques que parmi les artistes) a avoir compris le besoin de partir du réel, de la vie des gens dans leur banalité, pour construire un projet de société qui donne envie. Il est aussi fort dans la vision micro (vie quotidienne) que macro (à l'échelle d'un pays voire davantage). Ce livre est vraiment très fort et devrait parvenir, maintenant que c'est écrit, à lui donner la force d'aller convaincre ceux qu'il manquait en 2017 et 2022 pour que la gauche, la vraie, accède enfin au pouvoir et propose non seulement des jours moins durs pour les plus précaires mais aussi un espoir, que plus personne n'a.
Je regrette juste, même si ce vote est déjà acquis à la gauche, qu'il n'y ait pas quelques paragraphes (même si ce n'est pas le cœur de son sujet) pour la question féministe et raciale, qu'il n'a jamais beaucoup investi lui-même et qui aurait mérité d'être intégré à cet élan, même si ça va de soi. ça va de soi, François, hein ?