Max Gallo, l'homme qui craignait Dieu?
Sur le mont Golgotha, des centurions romains s'apprêtent à mettre à mort un homme, condamné avec deux autres rebelles au supplice de la crucifixion.
Cet homme, on le dit roi des Juifs, ce peuple qui le rejette.
Mais Jésus, l'homme sur la croix, n'est pas seul. Pleuré par les siens, apôtres, croyants et fervents disciples, il se meurt en allumant cette mordante question au cœur du centurion Flavius :"Et si....et si cet homme était le fils de Dieu?".
Cette question est peut-être LA question de la foi. Celle à laquelle nous nous sommes tous, à un moment de notre vie, trouvés confrontés, lorsque, provocateurs, nous avons voulu braver l'interdit. Ce doute, qu'on l'ait ressenti furtivement ou bien alors souvent, s'est manifesté au moins une fois. Face à l'inconnu, au doute, ou au vide. Et si....?
Ce même doute - car s'il s'agit de la même morsure - peut revêtir des formes différentes. Jésus sur sa croix, ne l'éprouve-t-il pas à son tour ? L'évangile de Marc lui prête ces paroles: Eloï, Eloï, lamnia sabachtani ? (Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?) (Marc 15/33-34).
Mu par ce doute, Flavius suivra les pas et les paroles du Christ ressuscité ; ainsi « Jésus, l'Homme qui était Dieu » énumère-t-il les mystères, les miracles, les rencontres et les épisodes que nous relatent les évangiles.
Mais le lecteur de s'étonner de cet ouvrage de Max Gallo: au fond, si l'incipit soulève cette question cruciale du doute agnostique, de la peur du vide et de Dieu, c'est pour mieux y succomber définitivement en n'osant pas sortir des sentiers sacro-saints des textes de la Bible.
On se demande en effet pourquoi l'auteur n'a su produire une œuvre originale, qui approfondisse les thèses amorcées, au lieu de paraphraser un texte peut-être trop sacralisé pour qu'on s'essaie à y entrer pleinement.
Et si...et si Jésus lui-même lisait mon livre? semble redouter Max Gallo.
EB