Sublime.
C'est le premier mot qui me vient à l'esprit une fois la dernière page tournée.
Un roman moderne, ultra féminin, extraordinairement sensuel, jusqu'à l'érotisme.
Une narration maîtrisée à la perfection, une plume lumineuse, un rythme accrocheur, une figure de femme hors du commun.
C'est un peu comme lire le pendant féminin du "Portrait de Dorian Gray" bien que Gladys, cette femme exceptionnellement belle qui ne vit que par et pour sa beauté solaire, me semble plus crédible et plus poignante que le dandy du génial Oscar Wilde. Peut-être parce que je suis une femme ?
Oui, Irène Némirovsky aurait pu titrer son roman "Le Miroir de Gladys Eysenach" tant il illustre bien l'obsession narcissique de son héroïne, une femme aveuglée par son succès et poussée au crime par sa vanité. Beaucoup d'émotion passe du texte au lecteur, fasciné lui aussi par le magnétisme de Gladys, d'abord prêt à toutes les compassions au spectacle de tant de grâce et de charme, puis de moins en moins complice de sa folie.
J'ai vraiment adoré ce roman, je l'ai lu d'une traite, avec beaucoup de mal à arrêter ma lecture pour vaquer aux mille préoccupations du quotidien. Quel film un réalisateur de talent pourrait tirer de cette oeuvre !
Un coup de cœur.