J’ai lu l’autobiographie de Salman Rushdie par curiosité et par compassion.
Si j’étais tout à fait acquise à sa cause, je n’en ai pas moins le sentiment d’avoir perdu mon temps.
Dès le début, j’ai été très étonnée par le récit rédigé à la troisième personne. Je comprends les motivations de ce choix, mais cela renforce le côté arrogant et prétentieux de l’auteur, qui se dévoile au fur et à mesure. J’ai beaucoup aimé Salman jusqu’à la page 100, un peu moins à la page de 200, moyennement à la page 300 et plus du tout à la page 700.
Le livre, très factuel, est une longue suite d’anecdotes portant sur des faits pour la plupart inintéressants. Le tout manque de profondeur et n’évoque qu’à peine le travail d’écriture, si ce n’est pour montrer que Salman Rushdie est un vrai génie dont les livres coulent à flots et un « bon écrivain » comme il ne cesse de le répéter. Pourtant, cette autobiographie ne m’a pas marquée pour ses qualités littéraires…
En écrivant son autobiographie, S. Rushdie manque totalement son but. J’ai été choquée par certains passages d’une puérilité hallucinante (« et machin m’a dit que j’étais nul, alors je lui ai répondu que lui c’était pire ») et par l’aigreur de certains propos à l’égard de personnes qui lui sont venues en aide.
Je pensais lire Joseph Anton comme une première étape avant de m’attaquer au reste de son œuvre (depuis le temps que je voulais lire les Versets sataniques !) mais Joseph Anton sera le début et la fin de ma relation avec Salman Rushdie.
Au final, j’ai vraiment lutté pour finir ce livre particulièrement ennuyeux et je n’en retire qu’un seul sentiment positif : la fierté d’avoir réussi à le lire en entier.