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Le policier lui avait déclaré au téléphone que le corps d’un homme avait été retrouvé il y a deux jours sur la voie publique, au Havre, un individu non identifié, qu’elle était censée pouvoir fournir des informations, qu’il fallait qu’elle vienne sur place. Elle avait  vécu dans cette ville, elle y avait poussé comme une herbe folle jusqu’à atteindre sa taille adulte. A priori aucun homme de son entourage n’avait été signalé manquant, aucun n’avait disparu ces derniers jours. Après l’appel du flic, elle échafaude toutes sortes de scénarios. Cela fait si longtemps qu’elle n’est pas revenue au Havre, au moins vingt ans. Cinq photos en noir et blanc représentant un même homme étendu sur des galets. Le corps d’un homme. Elle ne l’a jamais vu, ça pourrait être n’importe qui. Cet homme n’avait rien sur lui, pas de portefeuille, pas de téléphone, rien. La seule chose retrouvée dans la poche de son Jean, un ticket de cinéma avec inscrit au dos dix chiffres à l’encre bleue. C’était son numéro de téléphone. Certes l’écriture de Maylis de Kerangal est belle, peut-être même un peu trop, cela ne m’a pas empêché de trouver son roman ennuyeux. Ce cadavre n’est qu’un prétexte pour nous inviter à déambuler aux côtés de l’héroïne dans la ville du Havre, une ville aplatie, laminée, rasée par les Alliés en septembre 1944, le béton de la reconstruction qui rappelle que cette ville est hantée par les bâtiments détruits. Le bord de mer avec sa plage, cordon de galets sur lequel on se pose, et qui fait mal au cul et son port devenu une porte d’entrée de la cocaïne. L’héroïne laisse remonter ses souvenirs, ses années au collège et au lycée, son premier amour et premier chagrin aussi.Je n’ai par contre pas compris ce que venait faire ses digressions sur la guerre en Ukraine, l’Intelligence Artificielle et le sort des migrants.Cette construction du récit m’a complètement perdu, finalement cette énigme autour du cadavre tombe à plat et j’ai eu beaucoup de difficultés à terminer ce livre. Bien entendu, comme toujours, ce n’est que mon modeste avis et bien des lecteurs se retrouveront pleinement dans ce roman.

feursy
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le 13 sept. 2024

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Yves MONTMARTIN

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