Journal d'un écrivain en pyjama par BibliOrnitho
Ce journal d’un écrivain en pyjama n’est pas un roman. Pourtant l’auteur affirme ne pas vouloir (pouvoir) écrire d’essai car ne voulant pas s’appesantir en des discussions oiseuses que tous lecteurs s’empresseraient de commenter, discuter, contester, critiquer, attaquer. Dany Laferrière préfère le roman. Et j’avoue qu’à la lecture de ce livre, je le rejoins et le préfère dans son registre de prédilection.
Dans ce texte, Dany Laferrière donne des pistes à son neveu qui écrit son premier roman. A travers sa propre expérience, l’écrivain nous dévoile quelques pans de son travail, de sa méthode. De sa vie d’écrivain, de sa vie de lecteur. De sa vie d’observateur du monde. Des trucs et astuces. Des anecdotes. Des réflexions que j’ai savourées dans les premières dizaines de pages.
Car le style de Dany Laferrière est des plus agréables. Ses livres n’ont pas de chapitres. Ils sont articulés en une longue série de paragraphes introduits par un sous-titre. Ce sont autant d’idées, de réflexions, de souvenirs écrits les uns derrière les autres. Sa plume suit le déroulement de ses pensées et saute d’un sujet à l’autre, revient en arrière pour compléter son propos, repart dans une autre digression. L’ensemble n’est pourtant jamais décousu. Et s’il saute souvent du coq à l’âne, les enchaînements sont structurés et chaque brique à sa place aboutissant à un livre parfaitement cohérent et d’une lecture fort agréable. De plus, le ton est toujours teinté d’humour et de vie. Et si j’aime l’écrivain, j’aime aussi le personnage et ne manque jamais ses interventions quand François Busnel a la bonne idée de le convier sur son plateau.
Pourtant cette fois, la magie n’a pas opéré. On ne sent plus les alizés de Haïti. On ne sent plus les effluves de bougainvillier, ni celles du café que l’on sert dans chaque maison. Ses notes m’ont rapidement ennuyé. Ces propos passaient haut au-dessus de ma tête.
Ca ne peut pas fonctionner à tous les coups ! Je reviendrai à ses romans qui, eux, m’enchantent à tous les coups.