Journal de la guerre au cochon par LeChiendeSinope
Journal de la Guerre au Cochon, publié en 1969, n'est sans doute pas le roman le plus connu de Casares, mais c'est par contre celui qui s'est le plus vendu en Argentine. Il faut dire que le thème, qui n'est pourtant pas particulièrement original, interpelle. Il s'agit d'une guerre qui oppose les jeunes aux vieux. Le terme guerre étant assez inapproprié, puisque l'un des camps est évidemment plus fort que l'autre. Disons alors qu'il s'agit d'une extermination par les jeunes.
Étonnant de constater que les romans de Casares se suivent et se répondent. Le précédent, Le Songe des Héros, était déjà très avare en fantastique (en apparence tout du moins), dans celui-ci point de fantastique. Sauf à considérer cette étonnante guerre comme celle d'un futur pessimiste dans lequel les vieux seraient inaptes à vivre parmi une société qui ne veut plus d'eux (quasiment comme aujourd'hui même si nous n'en sommes pas encore venus à les exterminer - quoique, par un été très chaud de 2003...). Casares continue également à nous faire suivre une bande d'amis, ici ce sont évidemment des vieux victimes de jeunes bourreaux, dans la capitale argentine. Le personnage principal, Isidro Vidal, est un homme entre deux âges, plus tout jeune, mais pas tout à fait vieux non plus, et devant gérer ses problèmes relationnels, tout particulièrement avec son fils et la belle Nélida.
La guerre qui voit s'opposer les jeunes et les vieux (ou plutôt la société et les vieux tant l'Argentine toute entière semble prendre parti pour les jeunes - ou feindre le désintérêt) s'efface au profit des relations entre les personnages, au travers, comme toujours, de dialogues confinant parfois à l'absurde. L'écriture est classique, mais très agréable.
Même si je l'ai lu avec un certain plaisir, la fin un peu vaine et surtout le manque d'inventivité générale ne m'a pas totalement fait adhérer à ce quatrième roman du maître argentin. A lire néanmoins, car c'est une belle histoire sur notre rapport à la vieillesse.