Going down
Pour ses douze ans, Lola reçoit un journal, un carnet intime, qu'elle inaugure immédiatement et surnomme Anne. À cette confidente silencieuse, elle décrit sa vie de famille moyenne new-yorkaise,...
Par
le 4 déc. 2015
2 j'aime
Pour ses douze ans, Lola reçoit un journal, un carnet intime, qu'elle inaugure immédiatement et surnomme Anne. À cette confidente silencieuse, elle décrit sa vie de famille moyenne new-yorkaise, entourée par ses parents et sa jeune sœur, tranquille et installée. Elle a de bonnes amies au collège, elle aime l'école, en somme elle est heureuse, malgré la situation. Oui parce que tout n'est pas si tranquille, et dans ce futur proche, l'Amérique est gagnée par le chaos, la guerre civile s'étend, les quartiers s'embrase et la paix s'efface peu à peu. Et lorsque leurs finances obligent la famille à déménager dans un quartier populaire et à cran, elle voit son existence bouleversée.
À travers son journal, Lola nous fait partager son intimité, ses peurs et ses découvertes, en même temps que l'on découvre ce qu'est devenu le monde : un champ de mines où la violence est habituelle, l'armée installée dans la rue, le président américain un pantin interchangeable, et où un clochard en flammes dans la rue n'émeut plus personne. Le jeune âge de la narratrice laisse transparaitre une naïveté touchante par moments, alors qu'elle est submergée par les changements de son corps comme par ceux de son entourage. Mais la fureur qui se déchaine autour d'elle la change encore plus, et ses écrits deviennent le témoignage de sa propre descente aux enfers.
Journal de nuit est un récit abrupt, glaçant, étourdissant ; le plus effrayant n'est cependant pas de lire et d'imaginer ce monde plongé dans l'horreur quotidienne, mais de le comparer au nôtre et d'en relever toutes les similitudes. Il fait d'ailleurs écho avec les paroles de Lou Reed, qui le mieux a su montrer la face sombre de sa ville, dans l'album New York en particulier, ou dans la chanson "High in the city" :
I got the time, I got my feet
Let's go hit the street [...]
I got my mace and you got your knife
You gotta protect your own life
High in the city, high in the city
Hey, look they're setting fire to that jeep
There's not much you can keep [...]
So many people feeling low
And there's only one way to go to
Get high in the city, high in the city
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes lectures SF / Fantastique
Créée
le 4 déc. 2015
Critique lue 410 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Journal de nuit
Pour ses douze ans, Lola reçoit un journal, un carnet intime, qu'elle inaugure immédiatement et surnomme Anne. À cette confidente silencieuse, elle décrit sa vie de famille moyenne new-yorkaise,...
Par
le 4 déc. 2015
2 j'aime
Journal de nuit est une relecture cyberpunk du journal d'Anne Frank. L'action se situe dans une Amérique située dans le futur proche de 1995, où les présidents se font assassiner, où le chômage est...
Par
le 21 janv. 2012
2 j'aime
Du même critique
Suite à un concours lancé par Gallimard, Christelle Dabos vient de recevoir le tout premier prix du premier roman jeunesse Gallimard-RTL-Télérama (dans le genre trop long à dire, ils ont fait fort) ;...
Par
le 19 juin 2013
22 j'aime
Vous êtes un Rat. Au milieu d'un gang de punks bariolés, vous entretenez un goût pour la violence, quitte à sacrifier régulièrement votre chef. Le dernier en date, Roux, crâne rasé, lunettes vertes...
Par
le 5 juil. 2016
14 j'aime
5
Au XXIIIe siècle, la terre surpeuplée passe le stade vertical : on construit d'immenses tours de 3 kilomètres de haut et on les remplit de centaines de milliers d'habitants, pendant qu'autour,...
Par
le 28 mai 2015
8 j'aime
4