Le mensonge est la solution
Ça commençait très bien. Et à chaque page c'était de mieux en mieux. Première page : Juliette "était toujours d'humeur facile, douce, charmante, et n'avait jamais fait du mal à un moustique", je l'aime déjà. Et puis "ses sœurs étaient sans cœur et ses cousines mesquines". Je l'aime encore plus. Forcément, on a plus de mérite à être gentil au milieu des méchants. Deuxième page : un certain crapaud s'appelle Roméo. Troisième page : Roméo aime Juliette forcément. Mais il "était si timide qu'il osait à peine lui parler" *petit cri d'attendrissement*. En plus ils parlent de la pluie et du beau temps, c'est mignon tout plein de ne pas oser parler d'autre chose, et assez amusant vu que le beau temps pour les grenouilles c'est le mauvais pour nous. Quatrième page : Les sœurs désapprouvent Roméo qu'elles trouvent moche ! Ça devient juste une des histoires les plus intéressantes de la collection.
Ça commençait très bien. Et à chaque page c'était de mieux en mieux.Jusqu'à ce que ça commence à empirer. De la page 5 à la page 7 ça devient dramatique mais ça reste très bien : Roméo veut enlever Juliette, il lui chante la sérénade mais se retrouve de nouveau l'objet des moqueries,... Mais après. Après ça devient une catastrophe. Juliette l'aime déjà le Roméo je précise. Mais il veut se faire accepter par les autres grenouilles. Et quel meilleur moyen que de se faire passer pour un héros ? Il se déguise en serpent, puis prétend avoir tué le serpent. Il est acclamé. Tous ces hypocrites l'aiment à présent et le trouvent absolument merveilleux. Et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Que rajouter à ça ? Allez mentez les enfants. Regarder le bonheur que vous pouvez obtenir en mentant. Construisez votre vie sur un mensonge et soyez heureux. Bravo. Tout simplement bravo. Ou comment gâcher une bonne idée d'histoire en trouvant au problème une solution moralement discutable.