Beaucoup d'appelés, mais peu d'élus (Matthieu 22-1 14)
Beaucoup à retenir de ce livre, au-delà de la très belle relation entre Patti et Robert Mapplethorpe, un hommage 20 ans après sa mort.
On est ici à 1000 lieues d'une golden story à paillettes, le succès, ou plutôt la reconnaissance arrive par le travail, la ténacité, une éducation aimante et rigoureuse, une culture hétéroclite mais profonde, sans craindre, la faim, les privations, les peurs et le qu'en dira-t-on. Rien à voir avec le "je veux tout, tout de suite" ...
C'est magnifique de la voir éclore, son arrivée à New York, elle sait ce qu'elle ne veut pas, et peu à peu, à la confrontation des livres, de la poésie, des amis et des rencontres, elle mûrit, elle grandit, elle s'affirme.
Je ne connais pas très bien la musique de Patti Smith et encore moins ses oeuvres picturales, pourtant, lorsqu'il y a très longtemps j'ai pris mon sac et ai vagabondé à la découverte d'autres horizons, j'avais un petit cassettophone (oui, il existait des trucs de ce genre) avec une unique cassette écoutée en boucle celle de Patti. Elle était comme une amie, calmant mes peurs, écartant mes doutes, m'insufflant énergie et espoir. Elle y avait mis sa vie, je l'ai appris en lisant ce livre.
Patti, une femme, sans concessions sur l'essentiel, qui a su ne rien renier, ni son art, ni sa vie de femme, amie, épouse et mère et qui ne s'est jamais laissé éblouir par les sunlights.. Chapeau !
Si j'ai mis 9*, ce n'est pas pour la qualité littéraire du livre, qui manque à certains moments de souffle, mais bien pour Patti Smith et le regard qu'elle nous permet de porter à travers elle sur ces années 70, tellement vivantes, riches, où beaucoup se sont brûlés les ailes.