Après la lecture de ce livre, je suis extrêmement mitigée. Dommage, il y avait du potentiel, l'autrice peut décrire certains sentiments avec finesse. D'un coté, j'ai quand même réussi à plonger dans le livre et à avoir envie de lire la suite dans les temps de répit. Ce qui est une bonne chose, puisqu'il m'est parfois difficile de tenir la lecture. J'ai également apprécié la justesse avec laquelle l'auteure décrit :
le deuil d'un enfant.
Et je pense que c'est effectivement le point fort du livre. Agnès a d'ailleurs déjà vécu cela elle-même. J'ai été touchée qu'elle puisse cristalliser ses états d'âme dans un roman car c'est un sujet très difficile à développé et partagé, a des lecteurs qui pourraient partager leur avis comme je le fais ici. Je respecte donc sa démarche.
D'un autre, j'ai été déçu par certains points. D'abord, il y avait beaucoup de choses tirées par les cheveux, rendant l'histoire parfois un peu trop hasardeuse pour être vraie. Être ému par une caissière, même si ça ne cours pas les rues je veux bien, mais l'amener en vacance avec son enfant et son propre fils en deuil (et en dépression) c'est autre chose ! Ca fait beaucoup. De même, peut être que si peu de page ne suffisait pas à décrire avec assez de précisions différentes étapes du deuil, mais la lutte m'a semblé bien trop courte. Et la hargne avec laquelle Julie s'accroche à la vie, aussi. Je ne remet pas en question l'instinct de survie ou la capacité d'un humain à se remettre d'une épreuve, loin de là. Néanmoins, avec une "lucidité" si rapide, si vive à réveiller, ça me parait complexe. Surtout pour un sujet aussi sensible. Enfin, peut être bien que la relation entre Julie et Jérôme m'a paru assez peu réaliste ou du moins, trop peu développé pour du califourchon sur une plage et des larmes à toison après seulement quelques timides et superficiels échanges. Je ne sais pas si je suis rigide dans mon positionnement de "comment ça peut se passer émotionnellement" mais je n'ai pas parfaitement été convaincu....