Juste ciel par François CONSTANT
"Juste ciel", roman de Éric CHEVILLARD (Ed de Minuit, 2015) est un petit livre qui se laisse lire avec bonheur et qui place l'instant tragique de la mort dans une bulle humoristique à travers une interrogation, peu philosophique, sur la vie et à ce qu'on imagine après la vie. De la terre au ciel, il n'y a qu'un bond, Albert Moindre, ingénieur spécialiste en pont transbordeur, vient de d'en faire l'expérience sous l'influence d'une fourgonnette d'olives prise en pleine figure.
Albert, comme nous tous, s'est fait beaucoup d'idées sur le déroulement de ce passage à trépas. On en raconte tant à ce sujet! Le voilà, enfin, bien placé pour vérifier ce qu'il en est et comment se passe le jugement dit dernier.
Albert est dans le doute, quelles sont les certitudes sur lesquelles il peut s'appuyer, les expériences qu'il est encore capable de réaliser pour vérifier s'il existe vraiment une connexion entre notre bonne vieille terre et ces cieux factices sièges des décisions suprêmes. Avec pour compagne de voyage Clarisse, il commence donc le parcours initiatique qui, normalement est la garantie du début de la fin: Il sera reçu au bureau des élucidations, profitera d'un passage à l'observatoire pour voir un lever et coucher de terre, se rendra au service de réclamations et ensuite, à celui des rétributions. Toute le livre est plein d'humour, de regards désajustés sur notre terre, sur les injustices et petits bonheurs qui préoccupent nos vies et sur bien d'autres qu'on ne peut, semble-t-il, remarquer qu'une fois "en haut", détaché des contingences un peu futiles de la vie.
Un petit roman de 140 pages, facile à lire, un grand clin d'œil à la vie! Après tout, rire ou sourire n'a jamais tué personne, pourquoi s'en priverait-on alors?