Juste une ombre
7.8
Juste une ombre

livre de Karine Giebel (2012)

Un conseil, en vacances ne pas prêter un livre de ce genre alors que vous l'avez commencer mais que vous êtes obligés d'en suspendre sa lecture (une très bonne raison ; un apéro !!!!), on va au devant de graves difficultés pour le récupérer....
La thématique de l'éternelle persécutée (parano ou non) dans les polars et thrillers est tout simplement totalement re visitée avec un rare brio. Ce n'est qu'un prétexte de départ pour déployer un suspense intenable. Karine Giebel a le don de nous faire passer une héroïne, à - priori, sympathique pour quelqu'un de hautement antipathique et suspect.
Cloé, jeune femme à la réussite professionnelle fulgurante, au futur resplendissant et à la vie amoureuse idéale (quel bel homme son Hidalgo; toutes les copines en sont jalouses), sûres d'elles n'a pas le profil d'une victime totalement sous la coupe de qui que ce soit. Même la plus belle des femmes peut cacher un terrible secret familial et une culpabilité terriblement forte.
On ne peut pas en dire autant du second personnage ; Gomez, flic avec de très bon résultats même si un peu ours. Sa faiblesse à lui c'est celle qui l'aime et dont personne ne sait qu'elle est mourante, ce qui va le propulser hors de toute communication.
La chute pour Cloé ne va pas tarder et surtout une peur indicible, quelqu'un la persécute en s'appropriant ses secrets, pénétrant sa maison, la poursuivant sans se révéler et surtout il n'y a que Cloé qui en soit consciente car il ne laisse aucune piste ni trace de l'emprise qu'il a sur elle très progressivement. Plus grave pour cette femme qui se veut fatale et qui semble perdre tout bon sens, plombée par ce mystérieux persécuteur ; une ombre. Personne ne la croit et elle va ainsi plonger dans l'isolement le plus total.
Seule une tête brûlée, affranchie de tout respect et se moquant de tout principe, mis en congé pour de graves erreurs, en un mot un affranchi comme Gomez va, sur la sensation d'une possible ressemblance entre Cloé et sa femme, tenter d'éclaircir le mystère de cette ombre malfaisante, quitte à y perdre son âme, voir plus.....
Isolée, psychologiquement et moralement à terre, Cloé va tout perdre et le lecteur, lui se perd en conjoncture sur la véracité de son récit, les possibles suspects (ils semblent pouvoir tous à un moment ou à un autre des persécuteurs idéal) et, bien sûr sur l'issue de ce thriller.
Les retournements de situation se multiplient, les personnalités de chacun explosent, le suspense est intenable et la fin totalement inattendue. Finesse des traits de ses héros (ou anti héros ?), une bonne connaissance sur le fonctionnement psychique humain et ses travers, tous les ingrédients, sont une fois de plus réunis par Karine Giebel pour faire de son livre un coup de coeur et renforcer l'impatience de lire un de ses autres opus, voir les prochains.
Olivier_Bihl
10
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Créée

le 7 sept. 2013

Critique lue 269 fois

Olivier Bihl

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